Dossier n°12612 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Henri Pénicaud

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 05/01/1893
Date de décès : 15/09/1953
Profession : Hôtelier

Marie Berthe (Gane) Pénicaud

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 13/02/1896
Date de décès : 08/05/1981
Profession : Couturière
    Localisation Ville : Eymoutiers (87120)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Les parents de Micheline Wolanovski sont d’origine polonaise. Ils émigrent en France et se marient en 1924. Israël Wolanovski est tailleur, son épouse Chaja Sura est couturière. Ils habitent à Paris dans le 11ème arrondissement. Ils ont trois enfants, Charles décédé tragiquement en 1937, Micheline née en 1925 et Régine née en 1933.

    Le 14 mai 1941, Israël Wolanovski, juif étranger recensé, répond à une convocation, le « billet vert » à se rendre à la mairie du 11ème  arrondissement. Il est arrêté, envoyé à Beaune-la Rolande dans le Loiret et déporté à Auschwitz par le convoi N° 5. Il y sera assassiné.

    Chaja Sura Wolanovski et ses filles échappent à  la  rafle dite du Vel d’Hiv du 16 juillet 1942. Elles passent en zone libre le 19 juillet 1942. Madame Wolanovski, juive étrangère, est assignée à résidence à Eymoutiers dans la Haute Vienne. Elle loge dans l’hôtel d’Henri et Marie-Berthe Pénicaud. Régine va en classe. Micheline se rend à Limoges, prend contact avec l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants). Elle est envoyée dans différents centres dont le château de Chavannes dans la Creuse. Le danger augmentant, en novembre 1943, tous les pensionnaires quittent Chavannes. Les plus âgés, dont Micheline, sont envoyés à l’internat du collège de Bourganeuf dans la Creuse. La directrice, Mademoiselle Porte les accueille. Régine et Micheline sont dans cet internat qui abrite treize pensionnaires juives.

    Le 3 avril 1944, Micheline et Régine rentrent à Eymoutiers pour les vacances de Pâques. Le 5 avril 1944, la division SS Brehmer encercle Eymoutiers. Henri Pénicaud propose immédiatement la clé du cabanon où il range ses outils. Madame Wolanovski refuse. Micheline s’absente un court instant. Sa vie bascule en un quart d’heure. Sa mère et sa sœur Régine sont arrêtées. Elles seront envoyées à Auschwitz par le convoi N° 72. Elles y seront assassinées.

    Henri Pénicaud parvient à retenir Micheline qui veut rejoindre sa mère. Il la cache dans un débarras, au rez-de-chaussée de son hôtel réquisitionné par les Allemands. Madame Pénicaud lui apporte de la nourriture, un oreiller et une couverture. Le lendemain, de bonne heure, Henri Pénicaud accompagne Micheline au car qui la ramènera à Bourganeuf. Il lui donne de l’argent. Il devient dangereux de rester à Bourganeuf. Le maire conduit les jeunes filles juives à Soubrebost, un hameau proche de Bourganeuf. Différentes familles les accueillent.

    En novembre 1944, Micheline part à Paris. Elle est accueillie par un oncle. Quand les déportés sont rapatriés en 1945, elle se rend chaque jour à l’hôtel Lutétia. Aucun membre de sa famille ne rentre.

    Micheline rencontre Charles Papiernik, rescapé d’Auschwitz. Il part à Montévidéo et invite Micheline à le rejoindre en Uruguay. Le 17 novembre 1948, Micheline épouse Charles Papiernik à Montévidéo.

    Le 29 septembre 2014,Yad Vashem – Institut International pur la Mémoire de la Shoah a décerné, à Monsieur Henri Pénicaud et à son épouse Madame Marie-Berthe Pénicaud, le titre de Justes parmi les Nations.

    Documents annexes

    CérémonieCérémonie
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 8 mois.