Les Justes
Anna (Jacquemart) Chifflet
Année de nomination : 2013Date de naissance : 02/04/1881
Date de décès : 30/10/1969
Profession :
Département :
Région :
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire

Anna Chifflet
En 1943 Anna CHIFFLET est veuve. Elle a 62 ans et vit à Romans- sur -sère avec sa fille Emilieet son beau-fils Marcel. Profondément chrétienne, sympathisante de la Résistance, c’est avec générosité et en toute connaissance de cause, qu’elle accueille en 1943, à la demande des Eclaireurs Israelites de France, le jeune Marcel KOZUCH né en 1932 à Paris.
Bien qu’il n’ait que dix ans au moment de son arrivée, Marcel a malheureusement derrière lui un passé déjà lourd de drames et de chocs affectifs. Ses parents sont des juifs émigrés polonais avec leurs deux aînés Juda et Israël. Sa mère Esther née Kaufman décède alors que Marcel n’a que quatre ans. Quand les Allemands envahissent la France en juin 1940, Marcel vit avec ses frères, son père et sa belle-mère. Surviennent alors successivement l’invasion allemande, l’occupation, le régime de Vichy et les persécutions antisémites. Arrêté avec sa belle-mère Esther lors de la rafle de juillet 1942, il est conduit au Vel d’Hiv dont il a la chance d’être extrait par un gendarme attendri par son jeune âge. Tel n’est hélas pas le cas de sa belle-mère qui va périr à Auschwitz, de même que son père et son frère Juda arrêtés quelques jours plus tard alors qu’ils tentaient de franchir la ligne de démarcation. Une voisine complaisante chez qui il s’est provisoirement réfugié l’aide à rejoindre en zone libre la ville de Castelsarrazin, où se cachent un oncle paternel et son frère Israël. Non loin de là se trouve Moissac, le centre de ralliement pour les Eclaireurs Israélites de France.
Ce calme relatif est de courte durée. Le 11 novembre 1942, les chars allemands se ruent vers le sud de la France. Marcel est confié aux Eclaireurs Israelites de France qui évacuent les enfants de la Maison de Moissac. Avec eux il gagne La Grave, près de Grenoble, en zone d’occupation italienne, d’où les enfants sont dispersés dans des œuvres non-juives et dans des familles d’accueil. C’est ainsi qu’en septembre 1943, Anna CHIFFLET ouvre sa maison et son cœur à Marcel.
Il va aller au collège sous une fausse identité alors qu’une partie des locaux est réquisitionnée par des soldats.
« Anna savait parfaitement que j’étais juif et n’ignorait rien des risques qu’elle encourait en me protégeant. écrit Marcel dans le témoignage qu’il a adressé à Yad Vashem pour que sa bienfaitrice soit reconnue Juste parmi les Nations. Les Eclaireurs Israélites m’avaient confié à elle, muni de faux papiers d’identité, au nom de Marcel CHARNIER, qui me permettaient de bénéficier de tickets d’alimentation. Par ailleurs ils lui versaient régulièrement une modeste somme d’argent pour la dédommager de mes frais d’entretien. Quand ils ne purent plus pourvoir à mes besoins, Anna pris le relai sur ses fonds personnels et rien ne changea pour moi. Soutenu par son affection, j’ai suivi les cours du collège de Romans jusqu’à la Libération et bien que j’aie rejoint aux Etats-Unis les quelques membres de ma famille rescapés de la catastrophe pour faire ma vie auprès d’eux, j’ai toujours gardé des contacts étroits avec ma chère Anna, avec Emilie sa fille et aujourd’hui avec son petit fils. »
Le 16 juin 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Anna Chifflet, le titre de Juste parmi les Nations.

Marcel Kozuch, personne sauvée, tenant une photo d’Anna Chifflet
Documents annexes
| Invitation cérémonie Chifflet 14 mai 2014 09:35:04 |
Articles annexes
Aucun autre article

