Dossier n°12621 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Boussarie

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 18/07/1889
Date de décès : 03/05/1994
Profession : Agriculteur

Elise (Mège) Boussarie

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 16/05/1895
Date de décès : 30/08/1974
Profession : Agricultrice

Renée (Boussarie) Puybonnieux

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 07/01/1920
Date de décès : 02/05/2016
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Villars (24530)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Élise et André Boussarie

    Abraham KRYGER et Rejna (née SZTEJNBERG), sont originaires de  Pologne ,tous deux de familles  pauvres. Dans les années 1920-21, fuyant la misère et l’antisémitisme de leur pays ils émigrent en France. Ils se rencontrent à Paris et se marient le 5 avril 1923. Trois enfants naissent : Lucienne le 23-01 1924 à Paris 12ème Paulette le 30-12 1926   à  Paris 12èm Bernard le 28-04 1937   à Paris 12ème Tous trois sont naturalisés Français. Les parents font de la confection à domicile. La famille a des revenus irréguliers et modestes . Après la naissance de Bernard, ils habitent au 6 rue des Immeubles Industriels, Paris 11ème. Au moment de la guerre, Abram qui n’a pu encore obtenir sa naturalisation s’engage comme étranger volontaire dans l’armée française. Il est mobilisé du 9 mai 1940 au 6 septembre 40 à Septfonds dans le Tarn et Garonne. Démobilisé, il rejoint sa famille à Paris. Le 20-08 1941, il est arrêté par la police française, interné à Drancy jusqu’au 27 mars 1942, puis déporté à Auschwitz par le premier convoi et y décède en mai 1942. La famille est sans ressources. Lucienne abandonne le lycée et parvient après bien des difficultés à trouver un petit emploi à la Caisse d’Allocations Familiales de Paris. Le 15 juillet 1942, averties par un agent de police de la rafle prévue le 16 juillet, Rejna et ses deux filles quittent précipitamment leur logement et trouvent refuge deux jours chez d’anciens voisins, rue des Pyrénées. Bernard était alors chez des amis en Bretagne. Elles veulent rejoindre un oncle installé en Dordogne, alors en zone libre. Le 18 juillet, sans bagages, elles prennent le train pour Dijon puis Chalon sur Saône. Jusqu’à la fin juillet, elles errent essayant d’atteindre la ligne de démarcation. Elles passent avec difficulté la ligne de démarcation à St Pierre le Moutier et parviennent à Sancoins (Cher) en zone libre .A la gare deux gendarmes les arrêtent. Rejna qui est démunie de permis de séjour est assignée à résidence dans un hôtel de Sancoins où elle doit travailler. Ses deux filles, françaises, peuvent poursuivre leur route et parviennent à rejoindre leur oncle à Villars en Dordogne chez lequel elles vivent jusqu’en septembre 1942. Elles arrivent aussi à obtenir un permis de séjour pour  leur mère. Par ailleurs, Bernard  a pu être ramené auprès de siens. Elles cherchent un abri. Les logeurs de leur oncle les orientent vers un hameau de la commune de Villars à la Peyzie. Un couple de fermiers, André et Elise BOUSSARIE vont accueillir Rejna, Paulette et Bernard, les protéger et les nourrir pendant trois ans sans demander aucune compensation. Lucienne (18ans en1942) avait réussi à trouver un petit emploi à Périgueux à 40km de distance  Cela lui permettait d’aider un peu sa famille qu’elle venait voir en vélo. Leurs sauveurs prenaient de grands risques en les cachant car de nombreuses arrestations eurent lieu dans les environs et à Villars même. Plusieurs fermes avoisinantes furent incendiées par les allemands. A la libération de Paris et de Périgueux (août 1944), Lucienne retourna à Paris ;elle reprit son emploi à la Caisse d’allocations familiales et rechercha un logement pour sa famille qui ne la rejoignit que fin 1945 Les deux familles sont restées en relation après la guerre.

    Le 21 août 2013, Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Boussarie André  et son épouse Elise, ainsi qu’à leur fille Madame Renée Puybonnieux, le titre de Juste parmi les Nations.

    En 1942 la Famille Kryger

    Documents annexes

    Légion d'honneurLégion d’honneur
    Invitation cérémonie BoussarieInvitation cérémonie Boussarie



    Mis à jour il y a 8 mois.