Dossier n°12650 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Madeleine (White) Steinberg

Année de nomination : 2013
Date de naissance : 08/02/1921
Date de décès : 06/06/2008
Profession : Bachelière
    Localisation Ville : Vittel (88800)
    Département : Vosges
    Région : Grand-Est

    L'histoire

    Dès l’armistice, Berlin fait procéder à l’arrestation des ressortissants anglais. Madeleine White vit, après la séparation de ses parents, avec sa mère, en France.

    Elle est âgée de 19 ans lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère, internée au camp de Besançon dans des conditions désastreuses.

    Prenant en compte de possibles mesures de rétorsion contre leurs ressortissants, les internés sont transférés, début mai 1941, dans les hôtels de la ville thermale de Vittel. Ces lieux vont servir de résidence fermée, hermétique, entourée de barbelés de plus de 3m de haut pour ces 3000 internées. Les conditions de vie sont acceptables pour ces ressortissants anglais.

    Madeleine fait la connaissance de Sofka SKIPWITH, fille d’aristocrates russes,  veuve d’un pilote anglais. Ensemble, elles s’engagent dans des formes de Résistance à l’intérieur du camp. Organisation de conférences, cours, bibliothèque, chorale etc…. Elles participent à l’évasion d’un prisonnier néo-zélandais.

    L’hôtel Vittel Palace est transformé en hôpital avec des médecins prisonniers de guerre comme le Dr Jean Lévy, Le Dr Menteith.

    En janvier et en mai 1943, deux convois de 198 et 61 juifs polonais, en provenance du ghetto de Varsovie parviennent à Vittel. Ils sont munis de vrais ou faux papiers latino-américains, acquis à prix d’or, en vue d’un échange vers le continent américain.

    Madeleine White, SofkaSkipwith, et quelques autres organisent des cours d’anglais qui leur permettront de mieux s’intégrer.

    Madeleine et Sofka apprendront très vite la réalité sur le sort des Juifs en Pologne.

    Madeleine et son amie Sofka passent leurs nuits à écrire sur du papier à cigarettes une liste de plus de 250 noms de Juifs polonais latino américains. Ces listes, enfermées dans des tubes de médicaments, sortent du camp grâce à la résistance vittelloise et parviennent en Angleterre. Elles alertent entre autres, Balfour, Churchill, des organisations juives.

    Des gouvernements sud-américains refusent de reconnaître les documents et donc l’immigration.

    Hélas, les 18 avril et 16 mai 1944, les Juifs polonais sont déportés pour Drancy puis Auschwitz, dont le poète Itzhak Katzenelson et son fils Zwi.

    Les médecins, les infirmières du camp prennent de grands risques en faisant passer pour mourantes  plusieurs femmes hospitalisées. Un bébé, Franklin Geller est exfiltré du camp.

    Madeleine White  aide des juifs ayant échappé à la rafle à se cacher à l’intérieur du camp.

    Le 2 septembre 1944, les Allemands désertent le camp. Madeleine White est libérée après 42 mois d’emprisonnement. Rapatriée en Grande Bretagne, elle rentre en France en mai 1945.  Elle épouse, en 1946, Jean-Louis Steinberg, rescapé des camps.

    Le 25 août 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné, à Madame Madeleine Steinberg le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - magazine Après Auschwitz N°330 juillet 2014Article de presse – magazine Après Auschwitz N°330 juillet 2014
    Invitation cérémonie SteinbergInvitation cérémonie Steinberg

    Articles annexes