Les Justes
Marie-Louise (Dedieu) Aubrespin
Année de nomination : 2014Date de naissance : 31/01/1912
Date de décès : 16/08/2009
Profession : femme au foyer
Département : Haute-Garonne
Région : Occitanie
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Marie-Louise Aubrespin habite le village de Saint-Paul-sur-Save en Haute Garonne. Son mari est prisonnier de guerre en Allemagne depuis 1940. Le couple n’a pas d’enfant.
La famille Rozenfarb originaire de Pologne arrive à Nancy en 1924. En septembre 1939, Le père est envoyé sur le front près de la frontière belge et en juin 1940 il est fait prisonnier de guerre et envoyé dans un stalag situé au fond de la Silésie sur la frontière polonaise.
Son épouse Fajga se réfugie à Toulouse avec son jeune fils Raymond âgé de trois ans. Elle trouve une place de couturière et se procure de fausses cartes d’identité. Grâce à une connaissance de Toulouse qui sert aussi d’intermédiaire Fajga Rozenfarb confie son fils pendant toute la guerre, à Marie-Louise Aubrespin qui habite à la campagne.
Raymond se souvient d’avoir été bien traité, choyé et aimé par Marie-Louise dont les parents avaient déjà accueilli en 1940 un jeune juif belge, Georges Rackels. Ce dernier était resté quelques mois dans leur ferme et resta en contact avec eux après-guerre. Raymond se souvient de nombreuses visites qu’il a faites avec Marie-Louise chez sa mère qui habitait une ferme en dehors du village. Dans la maison de Marie-Louise, il y avait un poulailler et des lapins et Raymond aidait à les nourrir. Il apprend à vivre à la campagne, au rythme des saisons, les semis, la récolte du maïs, la conservation dans les séchoirs, l’égrenage pour gaver les oies, les fenaisons….
Un jour alors qu’il était malade, Marie-Louise Aubrespin fait venir un médecin à son chevet. Celui-ci dit à Marie-louise qu’elle risquait sa vie en cachant chez elle un enfant juif. Les soldats allemands sillonnaient la campagne à la recherche de maquisards et un soir une colonne allemande est même entrée dans le village mais les villageois prévenaient toujours les maquisards afin qu’ils aient le temps de se cacher. Raymond terrorisé par tous ce bruit des camions s’était réfugié dans les bras de Marilou, surnom qu’il lui avait donné.
A la libération de Toulouse, Fajga qui avait échappé aux rafles est venue à Saint-Paul-sur-Save récupérer son fils. Son mari libéré, la famille est repartie vivre à Nancy.
En 1977, Raymond devenu Reuben Ronen membre du kibboutz Horchim, vient à Paris avec sa femme et ses trois enfants en mission pour le mouvement « Hashomer Hatzahir». Il en profite pour reprendre contact avec Marie-Louise Aubrespin, qui est à l’époque veuve. Raymond reste en contact avec elle jusqu’à son décès en 2009.
Le 29 janvier 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie-Louise Aubrespin, le titre de Juste parmi les Nations.
Documents annexes
Article de presse du 20/01/2015 | |
Invitation cérémonie Aubrespin |