Dossier n°12777 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Etienne Bourel

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 11/07/1881
Date de décès : 05/04/1964
Profession : Cultivateur

Alida Jeannine (Souldadie) Bourel

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 13/05/1891
Date de décès : 19/12/1971
Profession : Cultivatrice

Henri Bourel

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 29/05/1913
Date de décès : 01/04/2012
Profession : Cultivateur

Renée (Verdier) Bourel

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 21/12/1912
Date de décès : 24/12/1997
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Moissac (82200)
    Département : Tarn-et-Garonne
    Région : Occitanie

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La famille Simon descend d’un banquier allemand qui fut le banquier du duc de Saxe-Cobourg. Ce banquier eut sept enfants. L’un de ses fils, Joseph Salomon Simon (1804-1877) vint s’établir en France, à Elbeuf et y développa la fabrication du drap. Le Roi Louis- Philippe lui accorda la nationalité française le 6 août 1844. Plus tard, il le décora de la Légion d’Honneur pour sa contribution au développement des draperies d’Elbeuf et pour son action philanthropique tant à l’égard des œuvres chrétiennes que des œuvres juives.

    L’un de ses trois fils, Louis (1836-1919) succéda à son père. A son tour, son fils aîné, André-Louis Joseph  Simon (1866-1951) lui succéda à la tête des draperies. Avec son épouse Pauline, née Terquem, il eut sept enfants (Alfred, Paul, Jacques, Pierre, Elisabeth, Edouard, Antoinette). Son fils Paul épousa Denise, née Weil dont il eut trois enfants : Bernard né en 1924, Colette née en 1927 et Daniel en 1929. La famille résidait à Paris. Paul dirigeait alors la Société de fabrication de talons de bois Fernand Weil et Cie.

    Paul Simon avait été mobilisé en juillet 1939. Il était chef de poste au Tréport. Les trois enfants avaient passé l’été chez leurs grands-parents Simon à Elbeuf. Les parents décidèrent qu’ils ne reviendraient pas à Paris et les inscrivirent dans les écoles d’Elbeuf. Mais fin avril 1940, en raison de l’avancée des troupes allemandes, les parents et les grands-parents Simon prirent la décision de quitter Elbeuf. Ils partirent pour Moissac où Édouard Simon et sa femme Shatta avaient ouvert un centre d’accueil pour les enfants de Juifs étrangers. Paul et sa femme les rejoignirent en juin après le bombardement allemand d’Elbeuf. Paul et sa  famille rentrèrent à Paris en octobre 1940. Paul avait pu rester à la tête de son entreprise après une vente plus ou moins fictive.

    Après la rafle du Vel-d’Hiv de juillet 1942 à laquelle ils échappèrent, Bernard alors âgé de 18 ans voulut partir en Angleterre. Son père s’y opposa et lui enjoignit de rejoindre à nouveau Moissac, encore en zone libre. Avec l’aide d’une religieuse, il put passer en zone libre et vint habiter chez ses grands-parents Simon. Mais cela devenait dangereux.

    Son oncle Édouard (dit Bouli) et sa femme lui trouvèrent un refuge chez des fermiers, mais il n’y était pas bien traité. Il fut alors accueilli par les Bourel à La Madeleine. Il y resta jusqu’après la Libération. Il était considéré comme un membre de la famille. Il avait de faux papiers au nom de Simonnet avec la mention d’un âge inférieur à celui requis pour le STO. Les Bourel firent aussi parvenir des vivres à la famille restée à Paris et qu’ils ne connaissaient pas. Après la guerre, les liens amicaux sont demeurés entre les deux familles et Bernard est souvent revenu chez les Bourel.

    Le 1 Avril 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à la Famille Bourel  Henri, Alida, Pierre et Renée.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes