Dossier n°12790 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Albertine (Fassier) Roche

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 02/03/1925
Date de décès : 28/09/1984
Profession : Employée de maison
    Localisation Ville : Villecien (89300)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Nissim Azouvi, né à Kavalla est d’origine grecque. Il arrive en France en 1924. Il se marie avec Mauricette, de religion catholique. Le couple habite rue Paul Bodin à Paris dans le 17ème arrondissement. Nissim Azouvi est négociant en machine-outil. Son atelier est situé rue des Poissonniers à Paris dans le 18ème arrondissement. Leur fils aîné Alain naît en août 1938. Puis Gérard naît en 1942.

    Nissim Azouvi  fait construire une maison dans l’Yonne. La famille y habite dès 1939. Leur nièce Odette, née en 1929, dont les parents sont déportés en novembre 1942, vient vivre chez les Azouvi. Albertine Fassier, employée de maison âgée de 19 ans, habite chez la famille Azouvi.  Nissim craignant d’être arrêté se cache, il est rarement présent.

    En février 1944, Mauricette Azouvi doit partir à Paris avec son amie institutrice Andrée Leroy. Albertine a la garde des enfants. De bon matin, deux Allemands frappent au pavillon. Ils viennent chercher Alain Azouvi. Stupéfaite, Albertine refuse de leur donner l’enfant. « Sa mère me l’a confié, si vous le prenez, je pars avec lui ». Ne sachant que faire, les Allemands repartent chercher des ordres à la Kommandantur à Joigny. Sans perdre un instant, Albertine court au café afin de téléphoner à Madame Azouvi. Il est rapidement décidé qu’Albertine conduira Odette et Gérard chez Madame Truffaut, une habitante de Villecien. Albertine, prenant le petit Alain sur le porte-bagage de sa bicyclette le conduira chez les Danjou à Saint-Julien-du-Sault.

    Madame Danjou, avertie par Madame Azouvi de l’arrivée d’Alain, est chargée de demander à Madame Leroy, la mère de l’institutrice, de venir chercher Alain et de le mettre en sûreté chez elle à Pont-sur-Yonne. Albertine regagne rapidement le pavillon. Les Allemands reviennent de Joigny. Albertine joue les innocentes prétendant que Madame est revenue prendre les enfants et qu’elle est partie sans lui laisser d’argent. Furieux, les Allemands renvoient Albertine et mettent les scellés sur la porte.

    Madame Azouvi et son amie rentrent de Paris dans la soirée. Albertine, Andrée Leroy et Madame Azouvi parviennent à récupérer quelques effets dans le pavillon en s’introduisant par la cave.

    Fin mars 1944, Monsieur Azouvi loue une maison à Cros en Corrèze. Début avril, la famille est réunie.

    Le 21 mai 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Madame Albertine Roche née Fassier, le titre de Juste parmi les Nations.

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes




    Mis à jour il y a 5 mois.