Dossier n°12816A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2014

Denise (Cornillac) Serret

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 05/10/1913
Date de décès : 11/12/1975
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Montségur-sur-Lauzon (26130)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    SERRET Denise en 1940

    Abraham et Chaja Szerer, originaires de Pologne, habitaient à Paris avec leurs deux filles, Georgette née en 1930 et Thérèse née en 1936. A la déclaration de la guerre, Abraham fut enrôlé dans l’armée et fut plus tard prisonnier de guerre en Allemagne. Chaja resta à Paris, où elle travaillait et était en contact avec Esther Szerer qui était mariée avec David, le frère d’Abraham et avec son fils Paul.

    En 1942, Chaja envoya ses deux filles dans un pensionnat à Montlhéry, où elles restèrent pendant un an. Malheureusement quand il devint trop dangereux pour les filles de rester là, l’OSE (Oeuvre de Secours aux Enfants) transféra par ses réseaux de sauvetage les enfants à la campagne, où elles seraient cachées et en sécurité.

    Georgette fut envoyée chez François et Antonine Tena, un couple de Protestants qui vivait à Montségur-sur-Lauzon dans le département de la Drôme avec leurs trois enfants : Janine, Pierre et Georges. François était un vétéran de la Première Guerre mondiale et Antonine possédait une usine de réparation de montres. Les deux acceptèrent immédiatement d’héberger Georgette et ils la traitèrent comme si elle était leur fille. Georgette fut choyée par les enfants Tena, qui se sentaient responsables d’elle.

    Malgré le grand danger qu’ils couraient pour leur propre famille, les Tena n’hésitèrent jamais à cacher Georgette. Pour eux il était naturel d’agir ainsi. Pierre et Georges étaient membres de la Résistance, ce qui augmentait les risques encourus.

     
    Georgette resta chez les Tena jusqu’à la Libération. Elle raconta plus tard que les Tena étaient une vraie famille pour elle. Ils mangeaient tous ensemble. Elle avait son vélo et pouvait sortir librement. Elle allait à l’école et pouvait même parfois manger du chocolat. Grâce à Janine, elle put poursuivre ses éudes.

    Thérèse, la soeur de Georgette fut placée chez Denise Serret, qui la traita également comme sa propre fille. Les deux sœurs étaient cachées à Montségur et elles pouvaient se voir régulièrement.

    Après la Libération, Chaja vint chercher Georgette et Thérèse pour les ramener à Paris. Le contact établi pendant la guerre entre Georgette et ses sauveurs perdura de nombreuses années après la guerre. Elle raconta que les Tena lui avaient sauvé la vie, l’avaient hébergée, et aimée comme leur propre fille. Grâce à eux, elle avait pu survivre.

    Le 27 mai 2014, Yad Vashem-Institut International pour la mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à François et Antonine Tena ainsi qu’à leurs enfants Janine, Pierre et Georges ainsi qu’à Denise Serret.

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes