Dossier n°12826 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eugène Viès

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 14/11/1892
Date de décès : 19/07/1958
Profession : Chef du personnel de la gare de Toulon

Walda (Hart de Keating) Viès

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 26/12/1894
Date de décès : 13/07/1993
Profession : Sans profession, mère au foyer
    Localisation Ville : Sollies-Pont (83210)
    Département : Var
    Région : Provence-Alpes-Côte d’Azur

    L'histoire

    La famille Béja est composée du père Matthieu, de son épouse Nadia et de leurs deux fils, Albert né en 1925, et Georges, né en 1927. Elle est installée en 1925 dans le village de Solliès-Pont dans le Var. Matthieu Béja exploitait une petite minoterie à Solliès-Pont jusqu’en 1940.

    Le 8 septembre 1943, les Allemands envahissent l’ancienne zone occupée par les Italiens. Un officier allemand habite la maison familiale partiellement réquisitionnée. Par prudence, les parents restant sur place, décident de cacher les enfants Albert et Georges à Belgentier, à une dizaine de kilomètres de Solliès, chez Monsieur Déramo, un résistant de la première heure qui sera fusillé plus tard par les Allemands.

    Peu de temps après le départ des enfants, prévenus par un employé de la mairie de Solliès d’une prochaine visite de la Gestapo dans le village, les parents Béja quittent d’urgence leur domicile pour se cacher et se réfugier dans la maison de Monsieur et Madame Viès en dehors de Solliès-Pont.

    Monsieur Matthieu Viès, né en 1892, exerçait la profession de chef du personnel de la gare de Toulon. Son épouse Walda Viès née en 1894 était sans profession. Ils n’avaient plus d’enfants à la maison, les plus jeunes poursuivaient leur scolarité en pension, les autres, dont la fille aînée Anne-Marie, travaillaient en dehors de Solliès.

    Matthieu et son épouse Nadia Béja restent deux jours chez Eugène et Walda Viès, puis partent rejoindre leurs enfants déjà réfugiés à Belgentier. Les quatre membres de la famille Béja se retrouvent réunis dans la ferme de Monsieur Gardiolle, ancien ébéniste. Ils sont protégés et aidés par toute la population de Belgentier, notamment le maire du village Monsieur Etienne Arnaud, reconnu comme Juste parmi les Nations en 2000, Madame Legris, Monsieur et Madame Guidon et leurs enfants Monsieur et Madame Marius Trabaud, qui leur apportent gracieusement ravitaillement et aide morale jusqu’à la Libération.

    Au départ de Matthieu et Nadia Béja pour Belgentier et à leur demande, les époux Viès ont alors hébergé, caché et protégé la demi-soeur de Matthieu Béja, Renée Berco et son époux René Berco ainsi que la mère de Renée, Madame Florence Béja. Renée Berco était artiste peintre, son époux, René Berco était prothésiste dentaire. Ces trois personnes, qui venaient de la région parisienne, se sont réfugiées pendant plusieurs mois dans la maison d’Eugène et Walda Viès sans aucune compensation quelle qu’elle soit. Cependant, après une descente de la Gestapo à Solliès, ils jugent plus prudent de quitter ce refuge. Avec l’aide d’Eugène Viès, qui faisait partie de la Résistance du Rail, ils partent se réfugier à Saint-Paul-Trois-Châteaux dans la Drôme où ils restent jusqu’à la Libération.

    Le 4 août 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Eugène Viès et à son épouse Madame Walda Viès, le titre de Justes parmi les Nations.

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