Dossier n°12856 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2014

Marc Vireton

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 17/07/1880
Date de décès : 20/06/1952
Profession :

Jeanne (Dupuy) Vireton

Année de nomination : 2014
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Tassin la Demi Lune (69160)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

      L'histoire

      Avant la guerre, Bernard et Gitla Swiczarczyk habitaient à Paris avec leurs trois enfants : Estelle née en 1931, Jacques né en 1923 et Max né en 1926. Bernard était tailleur et Gitla couturière. En novembre 1938, Bernard quitta la France illégalement pour les Etats-Unis. Il espérait y faire venir aussi sa famille, mais à la déclaration de la guerre, Gitla et les enfants ne purent quitter Paris.

      Gitla décida d’ignorer l’ordre de se faire enregistrer comme Juif au commissariat de police de son quartier. Elle resta chez elle avec sa fille Estelle qui alla à l’école jusqu’en mars 1942. Jacques et Max s’enfuirent vers le sud de la France et rejoignirent la Résistance.

      En mars 1942, Gitla et Estelle quittèrent Paris pour aller à Marseille grâce à des passeurs. Elles espéraient prendre un bateau pour Cuba, mais malheureusement leur plan échoua. Elles virent Jacques et Max à Marseille. Ils étaient déjà actifs dans la Résistance. Plus tard les deux frères réussirent à passer en Espagne. Ils survécurent à la guerre.

      Estelle quitta Marseille avec des amis de sa mère et de juillet à octobre 1942 demeura à Lyon, pas loin de Gitla, qui se trouvait dans un autre quartier de la ville.

      Après l’invasion du sud de la France par les Allemands, Gitla prit sa fille et grâce à la MOI (Main d’Oeuvre Immigrée), une organisation de la Résistance française composée en grande partie d’étrangers, Estelle fut envoyée sous une fausse identité chez Marc et Jeanne Vireton. Ce couple sans enfant vivait à Tassin-la-Demi-Lune dans le département du Rhône. Marc travaillait dans l’immobilier et Jeanne restait à la maison. Marc et Jeanne Vireton accueillirent Estelle en janvier 1943 et la présentèrent comme leur nièce qui avait dû quitter Paris à cause des bombardements.

      Estelle s’adapta rapidement à sa nouvelle vie chez les Vireton et s’attacha très fort à eux. Elle se souvint des années plus tard qu’elle se promenait en toute liberté et allait à l’école, bien qu’elle fût prévenue qu’elle ne devait pas parler de ses parents. Elle était choyée chez les Vireton et ne pouvait souhaiter mieux. Elle ne se fit jamais disputer ou gronder. Son fils Marc porte le nom de son sauveur, Marc Vireton.

      Estelle resta chez Marc et Jeanne Vireton jusqu’en novembre 1944, puis elle retourna vivre avec sa mère. En 1946, Estelle émigra aux Etats-Unis. Elle garda le contact avec les Vireton pendant de nombreuses années après la guerre.

      Le 19 août 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Marc Vireton et à son épouse Madame Jeanne Vireton.

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