Dossier n°12858 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2014

Elisabeth Rol

Année de nomination : 2014
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Albi (81000)
    Département : Tarn
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Elisabeth Rol
    Nicolas et Mathilde Kaplan vivaient à Paris avec leurs trois enfants : Serge né en 1932, Jean-Jacques né en 1935 et Francine née en 1939. Nicolas Kaplan était dentiste et avait son cabinet à Paris.

    En 1939, Nicolas comprit que sa famille devait être protégée et il décida de l’envoyer à Albi dans le département du Tarn, où il avait des connaissances. Il resta à Paris pour continuer à travailler jusqu’en 1940 et il rejoignit sa famille lors de l’invasion des Allemands en France.

    La famille Kaplan loua un appartement à Albi et les parents essayèrent de gagner leur vie, malgré de grandes difficultés. Les enfants allaient à l’école et Elisabeth Rol s’occupait d’eux pendant la journée. Elisabeth Rol était veuve et vivait avec un enfant dont elle s’occupait et qui avait besoin de soins spéciaux. Elle réussit à trouver un pensionnat pour les garçons Kaplan et aida la famille Kaplan même quand les Allemands envahirent le sud de la France.

    Quand les Allemands arrivèrent en novembre 1942, Elisabeth trouva un autre appartement pour les Kaplan à environ douze kilomètres d’Albi. Ils le louèrent et travaillèrent dans les champs. Les Kaplan vivaient parmi les villageois qui presque tous connaissaient leur véritable identité. Ils gardèrent le secret jusqu’au jour où un voisin les dénonça à la police en 1943.

    Un des gendarmes vit le nom des Kaplan sur la liste des Juifs qui devaient être arrêtés et il prévint Elisabeth Rol. Cette nuit-là, elle prit le risque de se rendre chez les Kaplan pour les avertir. Elle ramena Mathilde Kaplan et ses enfants chez elle en train. Nicolas resta sur place, car les hommes étaient réquisitionnés pour le travail forcé et accompagner sa famille aurait soulevé des questions parmi les autres voyageurs.

    Mathilde et les enfants restèrent cachés chez Elisabeth Rol pendant près de trois mois. Elle s’occupa d’eux, pourvoyant à tous leurs besoins. Pendant ce temps, Nicolas trouva du travail chez un fermier qui accepta de l’aider. Trois mois plus tard, les Kaplan décidèrent qu’il n’y avait plus aucun risque et retournèrent s’installer dans leur maison où ils survécurent jusqu’à la fin de la guerre.

    Elisabeth Rol connaissait les risques encourus à héberger chez elle quatre Juifs. Elle ne demanda jamais aucune compensation et se dévoua totalement à la sécurité de ses protégés.

    Les deux familles s’étaient liées d’amitié avant la guerre et leur relation amicale perdura après la Libération, même quand Elisabeth Rol quitta Albi pour s’installer à Paris. Francine Kaplan, qui témoigna à Yad Vashem, est restée très reconnaissante pour les risques énormes qu’Elisabeth Rol a pris pour sauver la vie de sa famille pendant la guerre.

    Le 8 septembre 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Elisabeth Rol.

    Elisabeth au mariage de Serge en 1956

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