Dossier n°12896 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2014

Jean-Joseph Raclet

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 06/01/1910
Date de décès : 01/04/2007
Profession : Boulanger

Anne-Marie Raclet

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 19/05/1910
Date de décès : 12/12/2012
Profession : Boulangère
    Localisation Ville : Luzinay (38200)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille Deyfuss, d’origine lorraine et alsacienne, vivait avant la guerre à Colmar. Edgar était marchand de bestiaux. Avec son épouse Andrée, ils ont deux enfants : Jean né en 1935 et Nadine née en 1937. En juillet 1939, la famille quitte Colmar pour résider à Saint Jean de Monts en Vendée.
    Edgar Dreyfuss est mobilisé dans l’armée française. Son père est hospitalisé à Limoges à l’armistice en juin 1940. Les Dreyfuss l’y rejoignent. La famille trouve ensuite refuge à Vienne, en Isère. Le 21 septembre 1942, la grand-mère de Jean et Nadine Dreyfuss, Blanche Lévi et son fils Jacques sont déportés de Pithiviers pour Auschwitz par le convoi N° 35 où ils sont assassinés. A partir de ce moment, Edgar Dreyfuss décide de quitter Vienne, de trouver un appartement dans un village où ils ne sont pas connus et de se procurer des faux papiers.
    Edgar Dreyfuss était en contact avec un confrère, Monsieur Gabriel Boulud, lui aussi marchand de bestiaux et maire du village de Luzinay en Isère. Après juin 1941, c’est en se faisant passer comme ouvrier agricole au service de Monsieur Boulud, qu’Edgar Dreyfuss continue de travailler sous une fausse identité.
    En janvier 1943, Edgar Dreyfuss décide de cacher Jean et Nadine. C’est Monsieur Boulud qui les emmène chez Monsieur et Madame Raclet, boulangers à Luzinay. Jean-Joseph Raclet, 33 ans, et son épouse Anne-Marie, 31 ans, ont un petit garçon, Robert, âgé de 10 ans. Leur domicile est modeste. Les parents et leur fils Robert dorment dans la même pièce. Un petit lit a été ajouté pour Nadine. Jean Dreyfuss dort dans le même lit que Robert Raclet. Par mesure de sécurité, Monsieur Boulud enjoint Edgar Dreyfuss de s’abstenir de venir rendre visite à ses enfants.
    Les enfants sont restés chez les Raclet pendant six mois. Gabriel Boulud, en tant que maire de Luzinay, a demandé le soutien de toute la population de la commune pour qu’il n’y ait pas de dénonciation des deux enfants aux autorités occupantes ou collaborationnistes. Le village comprenait, outre la boulangerie des Raclet, une boucherie, une école primaire et un bureau de poste. La majorité de la population résidait dans des fermes environnantes.
    Edgar et Renée Dreyfuss, grâce à une chaîne d’entraide avaient obtenu des faux papiers d’identité et des cartes d’alimentation. Se sentant suffisamment en sécurité, ils trouvent refuge à Vérin, un village à une quarantaine de kilomètres de Luzinay. C’est encore Monsieur Boulud, accompagné de Madame Raclet, qui amène les deux enfants en voiture auprès de la nouvelle cachette des parents, en juin 1943. La famille Dreyfuss y reste jusqu’en août 1944, à la Libération.
    Après la guerre, les relations avec Gabriel Boulud sont restées très proches. Il était l’associé d’Edgar Dreyfuss et de son cousin Georges Stark qui a lui aussi été protégé et aidé par Gabriel Boulud. Il en est de même pour la famille Raclet qui a caché et sauvé les deux enfants, ainsi que pour les familles Vaganay, Ouvrier, Lagrandame qui ont œuvré pour venir en aide à Edgar et Andrée Dreyfuss.

    Le 2 Décembre 2014, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Jean-Joseph Raclet et à son épouse Madame Anne-Marie Raclet.

     

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    24 janvier 2018 09:37:42

    Articles annexes