Dossier n°12943 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Marcel Lépinay

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 30/05/1924
Date de décès : //
Profession : Cultivateur

Alexis Lépinay

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 29/05/1899
Date de décès : 08/05/1976
Profession : Cultivateur

Hélène (Alais) Lépinay

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 19/04/1901
Date de décès : 02/04/1989
Profession : Cultivatrice
    Localisation Ville : Monhoudou (72260)
    Département : Sarthe
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Wolf Abramczyk, né en Pologne, était arrivé en France et s’était installé avec sa femme Renée dans le département de la Sarthe. Il exerçait la profession de marchand ambulant dans divers marchés de la région avec Renée. L’activité professionnelle du couple leur permit de nouer des liens avec les habitants de villages proches, notamment à Mamers. Louise Epelbaum, la mère de Renée, couturière de métier, habitait à Monhoudou dans la même région. Wolf et Renée Abramczyk eurent cinq enfants de nationalité française, leur mère étant née en France : Jacqueline née en 1926, Georges en 1928, Daniel en 1939, Guy en 1935 et Jacques en 1937.

    Début 1942, Wolf Abramczyk tenta de cacher sa famille. Le 6 février 1942, lors d’un contrôle d’identité dans le train qui allait les emmener en zone libre, Wolf fut repéré. Les Allemands lui tirèrent dessus et il fut tué.

    Durant l’année 1942, Jacques Abramczyk fut atteint gravement de la diphtérie. Afin d’éviter la contagion, il fut éloigné de ses proches. Son frère Guy partit vivre chez sa grand-mère Louise Epelbaum. Après l’assassinat de son mari, Renée Abramczyk décida qu’il fallait trouver divers endroits où elle pourrait cacher ses enfants.

    Lors d’une des grandes rafles de cette période dans la Sarthe, les policiers arrivèrent chez les Abramczyk pour les arrêter. A ce moment là, étaient présents Renée Abramczyk, son fils Jacques qui était malade et une infirmière. Quand les policiers apprirent la maladie de Jacques, ils quittèrent l’appartement de peur de la contagion, mais prévinrent qu’ils reviendraient les chercher plus tard. Pendant ce temps, les autres enfants étaient déjà cachés dans différents endroits chez des familles françaises dans les environs de Monhoudou et Mamers et plus tard, Jacques et sa mère se cachèrent chez des paysans non loin de là.

    Durant cette même rafle, les policiers arrivèrent chez Louise Epelbaum. Elle était absente ayant entendu qu’elle était recherchée. Elle s’enfuit avec son petit-fils Guy et le laissa chez la famille Foulard où il resta jusqu’en 1944.

    Louise Epelbaum se tourna alors vers la famille Lépinay pour lui demander de la cacher. Hélène et Alexis Lépinay habitaient à Monhoudou avec leur fils Marcel à proximité de la maison des Foulard. Les Lépinay acceptèrent de cacher Louise Epelbaum et lui donnèrent une de leurs chambres. Marcel Lépinay dut alors aller dormir dans la grange. Louise resta de mars à avril 1942. Avec le danger grandissant des dénonciations, Alexis Lépinay amena Louise vers une autre cachette plus sûre, chez la famille Royer à Avesnes dans la Sarthe.

    La famille Abramczyk a pu survivre et être sauvée grâce à plusieurs familles sarthoises et à une chaîne de solidarité.

    Le 10 mars 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Alexis Lépinay, à son épouse Hélène Lépinay et à leur fils Marcel.

    Articles annexes