Dossier n°12971B - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Françoise Sauty Beaubérot

Année de nomination : 2014
Date de naissance : 19/03/1899
Date de décès : //
Profession : Directrice d’école
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Françoise Sauty, Henriette Chanez et Mme Dardenne au Cours Chanez à Paris, 1954

    Françoise Sauty, née Beaubérot le 9 mars 1889 à Vic-le-Comte, était la veuve du cousin de Henriette Chanez, fondatrice du Cours mixte Chanez en 1938 et situé boulevard de Picpus dans le 12e arrondissement de Paris.
    Henriette Chanez, née Catel en 1884, dirigeait l’établissement, aidée par sa sœur, Mme Dardenne.
    L’enseignement insistait sur les disciplines les plus importantes: le soin dans le travail, le français, le calcul, et la musique.

    Albert Cohen, et son épouse Bertha née Braun habitaient à Paris, rue Saint-Lazare, avec leur fils Edmond, né en décembre 1936, et les parents d’Albert Cohen. Sa mère était originaire de Turquie et parlait judéo-espagnol. Albert Cohen, apatride, était conseil juridique, associé avec son frère. Alors que les Allemands entrent dans Paris, la famille est réfugiée à La Baule, où ils furent rattrapés par l’armée Allemande. La famille décida donc de rentrer à Paris.
    En 1942, Albert Cohen, présentant le danger parti se réfugier à Lamalou-les-bains, puis rejoint Megève, en zone d’occupation italienne, tandis que Albert et sa cousine, Maryse Garih, sont placés à Paris chez Françoise Sauty, directrice du Cours Chanez, boulevard Picpus, l’école que fréquentait Maryse. Bertha Cohen et son fils Edmond rejoignirent Albert Cohen à Megève en 1943, aidés par un policier, M. Boutrouille, et munis de faux papiers.
    Après la capitulation des Italiens, il fut temps de repartir et de trouver une cache plus sûre. Albert, Bertha et Edmond Cohen parviennent à s’enfuir vers Lamalou-les-Bains en passant une nuit dans la peur à Valence. Arrivés à Bédarieux, les Allemands contrôlent la sortie de la gare, et ils n’ont d’autre choix que de reprendre un tortillard de campagne. Arrivés dans un village et prennent un taxi pour rejoindre Lamalou-les-Bains où ils sont attendus. En septembre 1943, Edmond va à l’école à Lamalou-les-Bains, mais fin 1943, M.Huguonnenc, adjoint au maire, sachant qu’une rafle était imminente, leur conseilla de s’enfuir.
    Leur logeur les dirige vers Laetitia Carayol, une « bonne chrétienne », veuve, poissonnière à Hérépian, un village situé à 2 km de Lamalou-les-Bains. Les Cohen partent à pieds pour rejoindre leur nouvelle cache et arrivent au beau milieu de la nuit.
    Laetizia Cipollini, avait épousé Marius Carayol et avait eu 6 enfants. Veuve, le 21 août 1929, Laetizia Carayol devient poissonnière à Hérépian. Avec sa cousine et amie Gabrielle Gasset, agricultrice, qui habite également Hérépian, et Françoise Sauty*, elles vont sauver Albert Cohen, son épouse Bertha née Braun, et leur fils Edmond, dit Edy, ainsi que Maurice Danon et son épouse Lucie née Lévy et Sam Schwitza.
    Laetitia Carayol abritait déjà chez elle sa mère, un de ses fils, sa fille avec son gendre et leur bébé, un fils réfractaire au STO, Sam Schwitza, juif, et sa compagne chrétienne.
    Elle leur propose un petit logement vide au dessus de chez elle, appartenant à sa cousine et amie Gabrielle Gasset. Edmond, 7 ans, caché, ne peut pas aller à l’école.
    Laetitia Carayol prend chez elle Edy Cohen et le fait passer pour un enfant réfugié de Marseille qu’elle héberge chez elle. « Marcel Colin », dit « Marcelou » peut donc vivre au grand jour.
    “Marcelou” s’acclimata rapidement à la vie du village, menant les chèvres à la pâture, accompagnant les paysans à la vigne à Résigade, assistant à la messe, jouant avec les autres enfants du village. Quatre des enfants de Laetitia Carayol étaient engagés : un était prisonnier en Prusse Orientale, l’autre était pilote de bombardier dans les Forces Françaises Libres d’Angleterre, et les deux autres rejoignirent le maquis en 1944. A la Libération, la famille Cohen rentra à Paris.

    Le 16 décembre 2014, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Françoise Sauty.

    Documents annexes

    Le cours ChanezLe cours Chanez