Dossier n°13032 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-François Truchet

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 09/11/1899
Date de décès : 27/11/1970
Profession : Charcutier

Yvonne (Pilloix) Truchet

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 03/11/1902
Date de décès : 20/09/1992
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Lyon (69003)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Jean- François TRUCHET                                     Yvonne TRUCHET

    Hirsh Wolf Abel est né en 1894 à Jurbarkas en Lituanie. Son père Iossel faivelovich Abel émigre en France avec son fils Hirsch et son épouse  en 1900 et ouvre un magasin de chaussures rue Danrémont à Paris dans le 19ème arrondissement. Il abandonne bientôt sa famille et sa femme Rachel née Kaplan se met à faire des ménages pour vivre. Leur fils Hirsh commence à travailler très tôt. A 10 ans, il est commis peintre. Un demi-frère naît début 1907, Jacob Kaplan et une demi-sœur, Hélène fin 1907.

    Pendant la guerre 1914-1918, Hirsh, resté apatride, ne participe pas aux combats. Il se marie en 1922 avec Esther Milschten. En 1923, naît son fils André Abel et en 1930 sa fille Claudette. La famille habite rue Armand Gauthier, à Paris dans le 18ème arrondissement. Hirsh fait divers métiers de maçon à mécanicien. Esther vend de la bonneterie au marché Mouffetard. En 1938, grâce aux économies de sa femme, il achète une voiture (une Traction à six places), ce qui lui permet de devenir taxi parisien.

    Une nuit, Hirsh prend en charge dans son taxi un fonctionnaire qui lui conseille, pour sa sécurité, de quitter la région parisienne. Hirsh (dit Albert) décide alors de partir s’installer avec sa famille dans l’Allier. Il part donc avec sa femme, Esther, ses deux enfants et son beau-frère Georges Kasse. Germaine, la femme de Georges, restée à Paris, sera arrêtée et déportée par le convoi n° 62 du 21 novembre 1943.

    Ils s’installent tous à Veurdre, d’abord dans une maison près du Champ de foire, puis au 34 Faubourg de Lorette chez Antonin Thévenin. Plus tard, une Esther se sert du livret de famille des Thevenin pour se faire une carte d’identité, faire un extrait d’acte de naissance et d’acte de mariage qui lui serviront pendant toute la guerre. Ils vivent de la culture du jardin dont ils disposent et de l’argent gagné par Esther qui continue à faire commerce de bonneterie. Elle se fournit à bon compte chez le frère de Georges qui a une manufacture de bonneterie à Troyes dans l’Aube. Mais ils suscitent jalousie et hostilité.

    Claudette va à l’école du village. Elle est parfois confrontée à la méchanceté des autres enfants. Cependant elle va au catéchisme, fait partie du chœur et fait même sa communion. En juillet ou en août 1942, alors qu’elle rentre chez elle, elle voit son père emmené par deux gendarmes. La famille recevra des lettres d’un camp du midi, puis de Lyon.

    Hirsh passe par plusieurs camps pour atterrir le 09 janvier 1943 à St Projet GTE 417 Secteur 3 le 25 février. Il s’évade du camp, et remonte à Paris retrouver son demi-frère Jacob Kaplan et tous deux partent à Lyon. Ils y arrivent en avril de la même année. Ils se cachent d’abord chez une dame, Madame Mouton qui ne peut pas les garder tous les deux. Elle s’adresse alors à une amie de confiance, Yvonne Truchet qui accepte d’accueillir Hirsh qui a une fausse carte d’identité au nom d’Albert Dubreuil. Mais l’appartement est petit. Les Truchet décident de le cacher dans le laboratoire de leur charcuterie rue de l’Epée. Ils le protégeront d’avril 1943 à août 1944.

    Hirsh possède une clef de sa cachette et sort de temps en temps prudemment. Début août, lors d’une de ses sorties, il est arrêté par la gestapo. Il arrive à jeter la clef dans une bouche d’égout. Emmené dans les locaux de la gestapo, il est battu, torturé par Klaus Barbie, mais ne dénonce pas ses sauveurs. Transféré à la prison de Montluc, à Lyon, il y reste jusqu’au 11 août 1944, date à laquelle il est déporté par le convoi N° 78 à Birkenau. Il est libéré par les soviétiques le 27 janvier 1944 et rapatrié de Prague au Bourget le 21 juillet 1945.

    Les deux familles Abel et Truchet restent très liées après la guerre.

    Le 27 avril 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jean-François Truchet et à son épouse Madame Yvonne Truchet.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    Article de presse - Le progrès du 17/04/2016Article de presse – Le progrès du 17/04/2016

    Brochure journée nationale 2021