Dossier n°13050 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Charles Rigazio

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 26/06/1886
Date de décès : 28/06/1959
Profession : Agriculteur

Marie-Thérèse (Billotte) Rigazio

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 08/04/1889
Date de décès : 24/11/1979
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Stigny (89160)
    Département : Yonne
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Jean-Charles et Marie-Thérèse Rigazio

    Kuszel Hersh Fajerman est né en août 1901 en Pologne et Laja Rozenbaum est née en mai 1906 à Rudienko également en Pologne. Ils s’installent en France en 1926. Ils habitent rue d’Avron à Paris dans le 20ème arrondissement. Trois filles naissent : Fernande en 1933, Suzanne en 1939 et Evelyne en 1940. Le couple travaille dans la confection, le père est presseur, la mère finisseuse. Engagé volontaire en 1939, le père est fait prisonnier de guerre. Apprenant que son épouse doit accoucher, il parvient à s’évader et rejoint Paris.

    Le 16 juillet 1942, tôt le matin, la police française vient arrêter la famille. Sans doute émus par cette mère et ses trois jeunes enfants de 2 ans, 3 ans et 6 ans, les policiers n’arrêtent que Monsieur Fajerman. Il est déporté de Drancy à Auschwitz le 24 juillet 1942 par le convoi N° 10. Il ne reviendra pas.

    Une voisine de Laja Fajerman lui conseille de confier ses enfants à une nourrice habitant Stigny dans l’Yonne qui garde des enfants moyennant finance. Madame Fajerman accompagne ses trois filles à Stigny. Au bout de quelques semaines, elle vient voir ses enfants. Elle les trouve dans un état déplorable, sales, ayant des poux et la gale. Elle les reprend et décide de rester avec eux à Stigny. Fernande se souvient des désagréments du traitement soufré contre la gale. Afin de subsister, Laja Fajerman fait des travaux dans les fermes de ce petit hameau. C’est peut-être ainsi qu’elle fait connaissance de Jean Charles Rigazio.

    Les Rigazio ont trois enfants. Ému par la détresse de cette famille, le couple met à la disposition de Laja Fajerman et des fillettes le grenier situé dans le bâtiment réservé aux animaux de la ferme. Jean Charles et Marie Thérèse Rigazio leur apportent réconfort et emploient Laja Fajerman à des travaux agricoles, lui donnant une petite rémunération, ce qui permet à la famille de subsister. Fernande va à l’école en gardant son nom (qui peut passer pour un nom alsacien). Afin de donner le change, la famille va à l’église. Le maire, l’instituteur et le curé savent que la famille est juive.

    Quand la guerre est terminée, Laja Fajerman rentre à Paris avec ses filles et récupère son logement vidé de ses meubles. Les familles Rigazio et Fajerman restent en contact après la guerre.

    Le 23 juin 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Justes parmi les Nations à Monsieur Jean Charles Rigazio et à son épouse Madame Marie Thérèse Rigazio.

    Documents annexes

    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

    Articles annexes