Dossier n°13069A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jean-Claude Burnat

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 15/06/1893
Date de décès : 08/06/1972
Profession : Agriculteur

Marthe (Nantet) Burnat

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 07/12/1901
Date de décès : 09/05/1975
Profession : Agricultrice
    Localisation Ville : Le Montcel (73100)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Berisz Tropper est né en 1909 à Lodz en Pologne. Il arrive en France en 1936. Sa femme Léa est née en 1910 également à Lodz. Berisz Tropper est tailleur à Paris, puis à Vincennes en banlieue parisienne. Le couple a quatre enfants, David né en 1934 à Lodz, Rachel née en 1939 à Paris, Suzanne née en 1941 et Anito né en 1943.

    Berisz Tropper est engagé volontaire dans l’armée polonaise. Démobilisé le 20 mars 1940, il revient à Paris. Il réussit à passer la ligne de démarcation le 10 avril 1942. Son périple le mène à Marseille, à Teyjat en Dordogne. Il est arrêté et transféré au camp de Nexon dans le département de la Haute-Vienne. Il sera déporté à Maidanek par le convoi N° 51 parti de Drancy le 6 mars 1943. Il ne reviendra pas.

    David et Rachel ont été confiés à l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants). Léa Tropper franchit la ligne de démarcation le 14 septembre 1942 avec sa fille Suzanne âgée d’un an. Arrêtée, elle est internée au camp de Nexon, puis transférée à Rivesaltes dans les Pyrénées Orientales. Enceinte, elle est conduite à la maternité d’Elne. Son fils Anito naît le 9 février 1943.

    La fondatrice de cette maternité, Elisabeth Eidenbenz est suisse. Elle offrit un refuge pendant la guerre à environ 600 enfants espagnols, juifs, tziganes. Elle a été nommée « Juste parmi les Nations » en 2002. Un film de Frédéric Goldbronn « La maternité d’Elne » lui rend hommage. Des enfants nés dans cette maternité ont témoigné dans ce film, dont Anito Tropper.

    L’OSE a placé Rachel et David Tropper, de 1942 à 1943 au château de Poulouzat en Haute-Vienne.

    Pour échapper aux rafles, Rachel est placée, sous la surveillance du rabbin Soil à Saint-Offenge-Dessous, en Savoie, jusqu’à la Libération. Elle y est accueillie par Louis et Séraphine Darvey, des agriculteurs.

    David est placé pendant la même période chez Jean-Claude et Marthe Burnat, cultivateurs à Lachat-le-Moncel , village voisin, en Savoie.

    Après la guerre, Le Rabbin Soil vient chercher les enfants David et Rachel. Rachel est placée au Vésinet. Quand, en 1947, la maison est fermée, David et Rachel ont été pris en charge par l’O.P.E.J, où se trouvaient déjà Suzanne et Anito, les deux plus jeunes enfants.

    Le 28 juillet 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » à Monsieur Jean-Claude Burnat et à son épouse Madame Marthe Burnat.

    Articles annexes