Dossier n°13115 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Anne-Marie Dite Nainaine (Cas) Phal

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 07/08/1883
Date de décès : 13/06/1964
Profession : Boulangère
    Localisation Ville : Cheilly-les-Maranges (71150)
    Département : Saône-et-Loire
    Région : Bourgogne-Franche-Comté

    L'histoire

    Anne-Marie Phal est née en 1883. Elle habite dans le paisible village viticole de Cheilly-les-Maranges, situé en plein cœur de la Bourgogne. Les troupes allemandes avaient occupé le village jusqu’en 1942. Puis les soldats occupants étaient repartis sur d’autres fronts. En février 1943, quatre enfants arrivent au village, grâce à l’action de Jean Ménagé, lequel avait servi de contact avec l’ « Entraide temporaire », un organisme qui a aidé à placer des enfants juifs dans des familles chrétiennes.

    L’un des quatre enfants s’appelle Rachel Schmelz. Elle est placée chez Anne-Marie Phal que sa famille appelait « Nainaine ». Elle était veuve depuis plusieurs années et avait perdu sa fille unique à l’adolescence. Le frère de Rachel est placé dans la famille Bourgeon. Une troisième petite fille Rose habite chez les Meunier. Les trois enfants demeuraient dans des maisons mitoyennes à Cheilly.

    Rachel fréquente l’école du village comme tous les autres enfants du village. Elle participe à toutes les réunions et fêtes de famille. Elle est traitée comme une enfant de la famille. Personne ne pose de questions. On ne parle pas beaucoup de la situation de ces enfants « placés » bien que la situation tragique de leurs parents soit connue. Rachel vit dans un cadre sécurisant et affectueux.

    Le village reste autant que possible à l’écart des événements de l’époque, témoin de ce qui se passe parfois aux alentours (dynamitage de voies de chemins de fer, etc…). A Cheilly chacun cultive légumes, fruits, élevait poules, lapins, cochons, pour subvenir le plus possible à ses besoins. Les tickets de rationnement limitent les achats de denrées alimentaires.

    Après la guerre, Rachel Schmelz a été recueillie par sa tante qui vivait au Canada. Rachel est restée en contact épistolaire durant de longues années avec Anne-Marie Phal, qu’elle adorait mais qu’elle n’a jamais pu revoir.

    Le 25 août 2015, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné,  à Madame Anne-Marie Phal, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 3 mois.