Dossier n°13134 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2015

Yvon Paturel

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 12/07/1907
Date de décès : //
Profession : Boulanger

Paulette Paturel

Année de nomination : 2015
Date de naissance : 03/03/1910
Date de décès : 27/03/2003
Profession : Boulangère
    Localisation Ville : Crest (26400)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Nicolas Strompf est né à Budapest en 1906 et son épouse Rosalie en 1905. Ils arrivent en France en 1925. Le père est électromécanicien, la mère couturière. Ils se marient en 1933. Raymond naît en 1935, ses parents obtenu pour lui la nationalité française. Les Strompf habitent à Vincennes.

    Nicolas Strompf s’engage dans la Légion étrangère en octobre 1939 pour la durée de la guerre. Rosalie se réfugie sur l’Ile de Ré avec Raymond. A l’armistice, Nicolas est démobilisé en octobre 1940. La famille retourne à Vincennes.

    Le 14 mai 1941, Nicolas Strompf est convoqué au commissariat de police de Vincennes, arrêté puis conduit dans le camp d’internement de Pithiviers dans le Loiret. Nicolas Strompf est déporté à Auschwitz le 25 juin 1942 (convoi N° 4). Son épouse Rosalie est arrêtée le 16 juillet (rafle du « Vel d’Hiv »), internée à Drancy avant d’être déportée le 27 juillet 1942 (convoi N° 12).

    Des amis font passer la ligne de démarcation à Raymond et le conduisent à Crest, dans la Drôme. Raymond est caché dans une ferme, mais un petit parisien en pleine campagne, ça se remarque vite. Il est alors confié à Monsieur et Madame Paturel, artisans boulangers à Crest. Il est présenté comme un neveu de la famille. Paulette l’a tout de suite inscrit à l’école communale sous le faux nom de Raymond Paul, grâce à la complicité du directeur de l’école et de l’instituteur, tous deux résistants. Le dimanche matin, il va au Temple avec les enfants de son âge. Le pasteur connait sa situation et ne lui a jamais posé de questions. Raymond participe aux jeux d’une troupe de louveteaux unionistes (scouts protestants). Paulette est très douce, mais souvent ferme avec lui.

    Des troupes allemandes, venant de Valence et se dirigeant vers le Vercors tout proche ont traversé Crest plusieurs fois. A chaque fois, c’est source d’inquiétude. Les Paturel écoutent Radio-Londres tous les jours et notent sur une carte la progression de l’Armée Rouge.

    L’oncle de Raymond, Louis Strompf, avait rejoint les maquis du Vercors. Au cours de l’été 1944, Paulette a pris la décision d’amener Raymond à Aouste-sur-Sye (Drôme) rejoindre la femme et la mère de son oncle Louis, cachées dans ce petit village. A Crest, Paulette craint une dénonciation. C’est là qu’ils voient arriver les premiers soldats américains.

    Mado, la cousine de Raymond vient les rejoindre. C’était la fille de son oncle Oscar Stein, tous les deux membres de la FTP-MOI. Mado est chargée de missions auprès des résistants du Vercors. Comme ils étaient sans nouvelles de la famille, il a été décidé que Mado (20 ans) et Raymond (9 ans) allaient remonter à Vincennes. Il leur a fallu huit jours, en train, autocars, camions de l’armée, pour retrouver les survivants et commencer l’attente du retour éventuel des absents. Par la suite, Raymond est resté en contact avec Paulette et lui a écrit régulièrement.

    Le 17 novembre 2015, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Yvon Paturel et à son épouse Madame Paulette Paturel.

     

    Documents annexes

    Article de presse - Le Crestois du 14/04/2017Article de presse – Le Crestois du 14/04/2017
    17 janvier 2019 07:35:30
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie
    17 janvier 2019 07:34:40

    Articles annexes