Dossier n°13233 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2016

André Laumier

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 24/05/1907
Date de décès : 03/06/1950
Profession : Cantonnier

Hortensia (Van Wanghe) Laumier

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 18/06/1907
Date de décès : 16/07/2001
Profession : Sans profession
    Localisation Ville : Coutras (33230)
    Département : Gironde
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Sana Kalisz et sa femme Zelda sont tous les deux nés à Minsk-Masowiecki en Pologne. Ils ont trois enfants. Ils arrivent en France en 1933 où trois autres enfants naissent, Denise en 1937, Paulette née en 1937 et Lucien né en mai 1940. Leurs moyens sont très modestes mais grâce à une œuvre sociale juive, les quatre plus jeunes vont être accueillis pour les vacances de l’été 1939 par un couple sans enfant, André et Hortensia Laumier qui habitent à Couperie, un lieu-dit comportant trois à quatre fermes dépendant de Coutras dans le département de la Gironde. André est cantonnier, son épouse s’occupe de la maison et aide les fermiers du village aux travaux des champs. Ce sont des personnes modestes. 

    Au début de la guerre, Sana Kalisz se porte volontaire pour intégrer la Légion Etrangère mais cette démarche reste sans suite du fait de sa famille nombreuse. Le 14 mai 1941, il reçoit une convocation pour contrôle d’identité, le « billet vert ». Il est arrêté et envoyé le jour même dans un camp d’internement à Beaune-la-Rolande dans le Loiret. Il sera déporté le 17 juillet 1942 par le convoi N° 6 pour Auschwitz où il sera assassiné.

    Zelda Kalisz va chercher à mettre à l’abri ses enfants. Après une expérience désastreuse dans un orphelinat de Neuilly, elle reprend contact avec les Laumier qui acceptent immédiatement d’héberger les enfants et André va venir chercher à Paris les trois plus jeunes, Denise, Paulette et Lucien. Les Laumier parlent des enfants comme de leur neveu et nièces de la région parisienne bien que les enfants les appellent papa et maman. Durant cette période, les enfants partagent le quotidien des Laumier ainsi que celui des autres enfants du village avec qui parfois ils vont à l’école d’Abzac, proche de Couperie. Les autres habitants du village se doutent de l’origine des enfants, mais se gardent de dénoncer les Laumier aux autorités de l’époque. C’est ainsi que les enfants vont vivre protégés et entourés d’affection jusqu’à la Libération.

    En 1945, Zelda Kalisz vient reprendre ses enfants. La séparation avec les Laumier est vécue difficilement par les enfants.

    Le 15 mars 2016, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur André Laumier et à son épouse Madame Hortensia Laumier.

    Hortensia avec paulette Lucien et Denise

    Juillet 44, Les enfants de la Couperie

    De gauche à droite, Lucien, Denise, Mme Laumier, Paulette

    Mr Laumier, Denise, Lucien

    De gauche à droite : Mr Laumier, Denise, Lucien, Paulette

    Documents annexes

    Aucun document

    Articles annexes