Dossier n°13313A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne-Yvonne (Doreau) Riveret

Année de nomination : 2016
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Marchande de 4 saisons
    Localisation Ville : Conquereuil (44290)
    Département : Loire-Atlantique
    Région : Pays-de-la-Loire

    L'histoire

    Israël Szmul Szwarcsztejn est né à Grodzisk en Pologne en 1906. Il émigre en France dans les années 1930. En 1931, il épouse à Paris Esther Szpychler née à Pruszkow en Pologne. Le couple a trois enfants : André né en 1935, Richard en 1938 et Daniel en 1942. Israël Szmul Szwarcsztejn est tailleur et en juin 1942, il achève un costume pour un de ses clients, fonctionnaire de la Préfecture de Paris. Ce dernier l’a pris en amitié et lui conseille de partir très vite avec sa famille. Israël Szmul Szwarcsztejn franchit la ligne de démarcation à Dijon. Esther Szwarcsztjn enceinte de six mois contacte une amie « Madame Yvonne » qui faisait partie en 1942 d’un petit réseau de résistants tous originaires de Conquereuil en Loire Atlantique parmi lesquels Alice et Raoul Guyot et Maria Lahue.

    C’est Madame Yvonne Riveret qui accompagne André, puis Richard à une semaine d’intervalle (pour ne pas attirer l’attention) avec l’aide de Raoul Guyot, un cheminot. Ils vont en train jusqu’à Beslé à vingt kilomètres de Redon. Une carriole conduite par le gendre d’Euphrasie Lahue (une amie de Madame Guyot) les attend pour parcourir les quinze derniers kilomètres qui les amène chez à Couaveix.

    Euphrasie Lahue est originaire du sud-ouest de la France, avant la guerre elle a travaillé à Paris puis a épousé Monsieur François Lahue, maçon à Couaveix. Ils ont trois enfants : Marcel, prisonnier pendant la guerre en Allemagne, Maria dont le fils reste chez sa grand-mère pendant la guerre et Madeleine qui est cultivatrice.

    André et Richard resteront trois ans chez Euphrasie Lahue. Ils vont à l’école communale sous leur nom Szwarcsztejn. Ils découvrent le monde rural, la campagne. Leur « marraine » les entoure d’affection.

    Avec l’accord de leur mère et pour des raisons de sécurité et de survie, ils sont baptisés catholiques en février 1944 par le curé de la paroisse de Conquereuil, sans fréquenter l’église. Toutefois les deux frères se souviennent avoir appris le « pater noster » et le réciter calmait un peu leurs angoisses.

    En mars 1945, leur mère vient les chercher avec Daniel qui a deux ans et demi. Elle s’installe dans le bourg à Conquereuil concrétisant sa décision de se séparer de son mari resté à Paris. André s’installe immédiatement chez sa maman. Il quitte Euphrasie en emportant ses affaires dans une brouette. Richard a plus de mal et reste quelques mois encore chez elle. La famille restera à Conquereuil jusqu’en 1951 et Richard continuera à aller voir sa Marraine.

    En 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Euphrasie Lahue, à Monsieur Raoul Guyot, à son épouse Madame Alice Guyot et à Madame Jeanne-Yvonne Riveret.