Dossier n°13353 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Jeanne (Borel) Touranche

Année de nomination : 2016
Date de naissance : 07/07/1927
Date de décès : 25/11/2014
Profession :
    Localisation Ville : Buis-les-Baronnies (26170)
    Département : Drôme
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Icko Sokolowski est né à Sarny en Pologne où il est marchand forain. Il arrive en France en 1933. Il s’installe dans la région de Nîmes où il exerce d’abord la profession de saisonnier, puis de colporteur de fruits secs. Il réunit les fonds nécessaires pour faire venir en France son épouse Sonia restée en Pologne avec ses trois enfants (son fils Salomon et ses deux filles Claire et Rachel). Lucien naît à la maternité d’Avignon le 5 février 1937. Annie naît en juillet 1943.

    Après le débarquement des Alliés en Algérie, devant la menace de plus en plus présente d’arrestation des Juifs, la famille se sépare. La mère reste avec la jeune Annie. Le père et ses deux aînés, Rachel et Salomon fuient en Espagne pour rejoindre le Maroc. Une autre sœur, Claire, engagée dans la Résistance se refugie dans la région de Nice.

    Claire participe à un réseau de Résistance, un groupe nommé « Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide » (UJRE), à la section jeune, alliée à la MOI (Main d’Œuvre Immigrée). Mais son activité a été repérée par les gens de la Gestapo. Absolument démunie et en danger dans ces moments de désarroi, elle s’adresse à Jeanne Borel, son amie d’enfance depuis la classe de 6ème au collège, pour l’aider à réaliser son plan de quitter la ville et la région. C’est la meilleure solution possible. L’idée est de changer d’identité, c’est ce qu’elle appelle faire de vrais faux papiers avec un acte de naissance et un certificat de baptême. Jeanne Borel écrit à Valence où elle a été baptisée, pour obtenir un certificat de baptême, et elle lui donne sa propre carte d’identité. C’était une identité enregistrée à la mairie avec empreinte digitale. Les fausses cartes d’identité étaient faites avec les tampons volés à la mairie ou à la préfecture. Jeanne Borel a gardé le secret, elle n’a rien dit à sa mère qui se serait beaucoup trop inquiétée pour sa sécurité.

    Claire a appris plus tard les conséquences découlant pour Jeanne de circuler sans papiers, son arrestation lors d’une rafle à la sortie d’un spectacle, emmenée avec d’autres dans un local où Jeanne a subi l’interrogation des miliciens, libérée par un cousin venu la protéger grâce au hasard d’une connaissance rencontrée.

    Le 23 novembre 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Madame Jeanne Touranche, le titre de Juste parmi les Nations.

    Invitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 3 semaines.