Les Justes
Année de nomination : 2017Jules Charton
Année de nomination : 2017Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession : Marchand de bestiaux
Claudine (Lemaitre) Charton
Année de nomination : 2017Date de naissance : 14/04/1879
Date de décès : 10/07/1955
Profession : Gérante d’une pension pour enfant
Département : Nièvre
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire
Leib et Feiga Rajchert vivent rue Bichat à Paris. Le couple a deux enfants, Annette née en 1927 et Albert né en 1933. Originaires de Varsovie en Pologne, ils étaient venus à Paris après leur mariage. Ils possédaient une fabrique de sac à main de luxe qu’ils vendaient en gros à des maroquiniers. Quand la guerre éclate, l’affaire familiale est aryanisée et confiée à un gestionnaire du nom d’Ariat. Annette est asthmatique depuis sa petite enfance et pour se soigner, elle passe les vacances d’été à Saint-Honoré-les-Bains dans la colonie de vacances pour enfants asthmatiques « Les Acacias ». Annette s’y rend aussi l’été 1941.
En juin 1942, Annette demande à ses parents à y retourner. L’établissement est géré par Jules et Claudine Charton. Leib et Feiga Rajchert craignent les dangers du voyage en raison du couvre-feu et à cause de l’étoile jaune que les Juifs doivent porter. Annette insiste et face à la détermination de leur fille, les parents acceptent après que celle-ci leur fasse part de toutes les astuces pour cacher l’étoile.
Marcel Lemaitre, le neveu de Madame Charton travaille à la SNCF. Il habite la région parisienne et se charge des billets de train pour un aller direct pour Nevers. Il faut éviter des risques de contrôles supplémentaires de vérification d’identité. Annette est accompagnée par Simone, la belle-sœur de Marcel et sa fille Nicole âgée de 10 ans. Nicole se souvient et décrit les détails du voyage et souligne qu’ils n’ont été contrôlés qu’une seule fois par un agent SNCF accompagné d’un Allemand. Claudine Charton les accueille sur la place du marché de Saint-Honoré-les-Bains à la descente du car. Annette et Albert Rajchert habiteront chez le couple Charton du 27 juin 1942 jusqu’en 1945.
Trois semaines plus tard, Leib et Feiga Rajchert sont arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv et envoyés à Drancy. Dans le camp d’internement, le père écrit aux époux Charton en signifiant qu’ils vont être déplacés. Ils leur demandent de garder les enfants et il règlera les frais de garde à son retour. Les parents sont déportés par le convoi N° 10 le 24 juillet 1942 vers Auschwitz, d’où ils ne reviendront pas. Annette témoigne que lorsque les Charton ont reçu la lettre de son père, ils lui ont dit qu’à partir de ce moment-là, elle et son frère allaient rester avec eux jusqu’au retour de leurs parents. Après la rafle, le gestionnaire aryen de la fabrique, Monsieur Ariat, qui avait l’adresse des enfants leur a suggéré d’envoyer les vêtements d’hiver.
Selon Annette, Les Charton ont reçu le soutien de tout le village qui compte 500 habitants et tout le monde sait qu’ils hébergent des enfants durant l’été. Or Annette et Albert restent alors que la colonie est fermée. Annette souligne que le curé, le médecin et l’instituteur savent qu’ils sont juifs. Annette s’occupe de la maison tandis que son frère va à l’école. Un jour, les Allemands viennent dans sa classe et interroge l’instituteur pour savoir s’il y a des garçons juifs dans la classe. Celui-ci répond par la négative et les enfants doivent quitter l’école.
Annette va durant un an dans une école catholique pour filles où elle donne des cours aux enfants plus jeunes. De cette façon, elle gagne un peu d’argent et à la fin de la guerre elle décide de revenir sur Paris. Les Charton y accompagnent les enfants et trouvent sur place un courrier de proches qui cherchent leurs parents. Ils les contactent et en septembre 1945, Annette et Albert vont vivre avec leurs cousins. Mais les conditions de vie sont difficiles, ils contactent alors d’autres parents qui habitent aux États-Unis et après avoir reçu les autorisations nécessaires, Annette et Albert vont émigrer.
Le 9 Janvier 2017, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Jules Charton et à son épouse Madame Claudine Charton.
Documents annexes
Invitation cérémonie 3 janvier 2019 08:26:36 |
Articles annexes
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