Dossier n°13473 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 2017

Angèle (Ladeuil) Laurier

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 02/10/1888
Date de décès : 08/03/1979
Profession : Retraitée
    Localisation Ville : Bourdeilles (24310)
    Département : Dordogne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    1930, Angèle Laurier

    Rubin Baranholz et son épouse Rachel, née en  sont originaires de Minsk-Mazowiecki en Pologne. Rubin est tailleur, Rachel couturière. Ils émigrent en France en 1919. Le couple a trois enfants : Jean né en 1923, Thérèse en 1924 et Hélène en 1936. La famille habite rue Marguerin à Paris dans le 14ème arrondissement. En 1940, les Baranholz se réfugient à Prades dans les Pyrénées-Orientales où Rubin exerce son métier de tailleur.

    En mars 1943, Rubin et son fils Jean âgé de vingt ans partent pour l’Espagne. Rachel, malade, renonce à passer la frontière. Elle et ses filles sont, fort heureusement, au cinéma quand la gestapo vient les arrêter. Prévenues par des voisins, elles se réfugient chez une connaissance, Monsieur Lévitas qui les met en contact avec une personne. Cette dame organise leur fuite vers Périgueux. Madame Baranholz et Thérèse gagnent Marquixanes. Francis, le gendre de Monsieur Lévitas, y conduit Hélène en vélo. Elles partent à Agen et attendent le moment favorable pour gagner Périgueux.

    Prévenue, l’ancienne gouvernante des enfants, Angèle Laurier, les attend à la gare. Angèle Laurier, veuve depuis 1931, était employée comme gouvernante à Paris par les Baranholz. Elle a une fille, Madeleine. En1937, après la naissance de son petit-fils Jean Emile, Angèle part habiter chez sa fille et son gendre Armand Jaussein, agriculteurs au lieu-dit « Tout Vent » à Notre-Dame de Sanilhac en Dordogne. Les relations d’Angèle et de la famille Baranholz demeurent excellentes. Contactée, Angèle Laurier est venue tout naturellement au secours de cette famille.

    Après une nuit passée à la ferme de « Tout Vent », Angèle conduit ses protégés à Bourdeilles au lieu-dit Gueyjat, à trente kilomètres de Périgueux. Elle y est propriétaire d’une maison familiale. Elle a préparé leur arrivée. Elle obtient du secrétaire de mairie de Bourdeilles des faux papiers au nom de « Baran ». Elle inscrit les enfants à l’école. Ceci est un risque car les enfants Baranholz ont passé des vacances à Bourdeilles. Les villageois savent qu’ils sont juifs. Personne ne les dénonce. La famille Baranholz demeure à Bourdeilles de février à août 1944, puis repart à Prades. Rubin Baranholz et Jean rentrent en France avec l’armée du Général de Lattre de Tassigny. Début 1945, la famille réunie regagne Paris où Rubin Baranholz réussit à récupérer son commerce. Les relations entre les familles Baranholz , Laurier et Jaussein ont perduré après la guerre.

    Le 29 août 2017, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Angèle Laurier.

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