Dossier n°13494 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Flandrin

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 05/01/1903
Date de décès : 12/03/1984
Profession : Médecin

Madeleine (Dodero) Flandrin

Année de nomination : 2017
Date de naissance : 22/10/1901
Date de décès : 13/10/1991
Profession : Femme au foyer
    Localisation Ville : Corenc (38700)
    Département : Isère
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Hermann (Hersz) Danzig, né en 1893 et son épouse Chana Mendil née en 1894 sont tous deux originaires de Brody en Galicie. La famille d’Hermann s’installe à Leipzig. Hermann se trouve en France au début de la Première guerre mondiale. Il est interné jusqu’en 1918, moment où il repart pour Leipzig. C’est là qu’il épouse Chana en 1920. La famille compte bientôt quatre enfants : Béno né en 1921, Marie-Erna, dite Madeleine née en 1923, Bella en 1924 et Wally en 1926. C’est cette année-là que la famille part s’installer en France. Le couple crée une entreprise travaillant la plume et le duvet à Montreuil dans la banlieue parisienne. Un cinquième enfant Jacqueline naît en 1932. La famille déménage à Paris et l’entreprise commence à prospérer.

    A la déclaration de la guerre, Hermann Danzig s’engage dans la Légion Étrangère. Il est démobilisé après l’Armistice de 1940 et rentre à Paris. En août 1941, Béno (Bernard) Danzig est arrêté et envoyé à Drancy. Il est déporté de Compiègne le 27 mars 1942 par le convoi N° 1.

    En juillet 1942, prévenus par un ami travaillant dans la police qu’une rafle était imminente, les Danzig envoient leurs trois grandes filles se cacher chez leur ancienne nourrice à Montreuil. Les parents et Jacqueline se cachent dans une chambre de bonne dans leur immeuble. Les parents comprennent la nécessité d’envoyer les enfants en zone sud, à Corenc, un petit village près de Grenoble, car des cousins s’y sont réfugiés en vue de passer en Suisse. C’est là qu’ils font la connaissance de la famille Flandrin.

    Le 17 août 1942, Hermann Danzig est arrêté, transféré à Drancy d’où il est déporté le 31 août par le convoi N° 26. Il meurt assassiné à Auschwitz.

    Chana Danzig est arrêtée à l’atelier parisien le 20 décembre 1942. Elle est envoyée à Drancy. La jeune Jacqueline qui n’était pas à la maison voit sa mère emmenée par les policiers français. Chana Danzig est déportée de Drancy le 9 février 1943 par le convoi N° 46. Elle meurt assassinée à Auschwitz.

    Jacqueline est prise en charge par les parents de Jacques Le Cazoulat, le fiancé catholique de Madeleine.  Les trois sœurs Wally, Madeleine et Bella gagnent la zone sud, cachées dans une charrette de foin et après être passées par Lyon et Grenoble. Lors de la rafle du 26 août 1942, elles sont arrêtées par les gendarmes français. Elles sont libérées après quelques jours d’internement et arrivent à Corenc où elles retrouvent leurs cousins. Elles louent un appartement et font la connaissance de deux voisins, Pierre et Madeleine Flandrin. Spontanément, le couple Flandrin propose son aide aux trois sœurs. Pierre Flandrin est médecin. Très vite il entre dans la Résistance dans l’Oisans. Il sera décoré à la Libération pour son engagement. La famille Flandrin se compose de cinq enfants : Jacques né en 1930, Jeanne née en 1931, Georges né en 1934, Claude né en 1936 et Anne-Marie née en 1938. Madame Flandrin procure des faux papiers à Bella sous l’identité de Danièle Vermont et lui trouve un emploi dans une pharmacie.

    Fin 1943, Jacqueline est toujours recherchée par la police parisienne. Après avoir été cachée pendant près d’un an chez les parents de Jacques Le Cazoulat, elle veut retrouver ses trois sœurs. Un ami juif l’escorte de Paris à Grenoble. Elle est accompagnée de deux amies dont les parents avaient été arrêtés, Simone Galek et Germaine Braun.

    Les Flandrin avertissent les jeunes filles de l’imminence de rafles. Pierre Flandrin était au courant grâce à son réseau de résistants. Madame Flandrin apportait de la nourriture dans la cachette des jeunes filles. Madame Flandrin a été plus d’une fois inquiétée par les gendarmes ou la Gestapo qui l’interrogeaient pour retrouver les jeunes Juives.

    En mars 1944, la situation pour les Juifs de l’Isère se dégrade considérablement. La situation n’est plus sûre à Corenc. Il faut partir. Marcelle, Bella et Jacqueline avec Simone Galek vont à La Varenne-Saint-Hilaire, dans la banlieue parisienne chez une cousine qui ne s’était déclarée Juive. Germaine et Wally partent à Lyon chez un ami, Alain Aviam qui deviendra son mari.

    Le 29 août  2017, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Pierre Flandrin et à son épouse Madame Madeleine Flandrin, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    Article de presse - Le Dauphiné libéré du 08/04/2019Article de presse – Le Dauphiné libéré du 08/04/2019
    Invitation cérémonieInvitation cérémonie

     




    Mis à jour il y a 6 mois.