Dossier n°13549 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Arsène Richard

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 08/10/1881
Date de décès : //
Profession :

Angèle Richard

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 01/01/1884
Date de décès : //
Profession :

Marcelle Richard

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 01/01/1907
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Paris (75012)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    Personnes sauvées

    Lieu porteur de mémoire

    L'histoire

    Rachmil Reichman est né à Radom en 1897 en Pologne. Son épouse Rachel est originaire de Kichinev en Roumanie où elle est née en 1902. Leur fils Jack est né au Caire en Égypte en 1923. Edmond naît à Paris en 1929. Rachmil est ophtalmologiste à la Fondation Rothschild à Paris. Les Reichman habitent rue Louis Braille à Paris dans le 12ème arrondissement. Quand les lois anti-juives entrent en application en octobre 1940 et que la situation des Juifs devient difficile à Paris, Rachmil et Jack se cachent dans une famille catholique à Paris parce qu’il semblait que les femmes et les enfants ne couraient aucun risque à ce moment-là.

    Le 16 juillet 1942, jour de la rafle du « Vel-d’Hiv », Edmond se trouve avec sa mère Rachel dans l’appartement de la rue Louis Braille. La police demande à Rachel Reichman de préparer des vivres pour trois jours et quelques vêtements. Pendant les préparatifs, Edmond se sauve sans dire au revoir à sa mère pensant qu’elle serait vite revenue. Il a alors 12 ans. Il descend chez ses voisins, les Richard que ses parents connaissent. Edmond y reste jusqu’au 15 août, date à laquelle son père lui trouve une famille d’accueil. Le projet de Rachmil, c’est de passer en zone sud avec son fils aîné et de faire venir Edmond après. Mais Rachmil et Jack sont arrêtés et conduits à Drancy où ils retrouvent Rachel. Ils sont déportés tous les trois par le convoi N° 33 le 18 septembre 1942 à Auschwitz.

    La famille à qui Edmond a été confié l’inscrit à l’École de travail ORT de la rue des Rosiers pour ne plus avoir de responsabilité. Malheureusement les enfants de cette école sont raflés et c’est la Colonie Scolaire du 36 rue Amelot qui le prend en charge. Une convoyeuse amène Edmond à Annecy au lycée Berthollet où il rejoint d’autres enfants. Le groupe est emmené à Annemasse où il dort dans une cave et deux jeunes, Mila Racine et Roland Epstein leur font escalader les barbelés le 12 septembre 1943 pour franchir la frontière suisse.

    Les enfants sont interrogés par la police suisse et conduits au camp des Croquettes près de Genève. Edmond est interné dans plusieurs camps et finalement il est autorisé à se rendre dans la famille Bonvin-Turini à l’hôtel du Golf à Crans-sur-Sierre où il devient groom. Une nouvelle vie commence pour lui. C’est à cette adresse que lui écrit Marcelle (dite Mimi) Richard, la fille d’Arsène et Angèle Richard, d’octobre 1944 à septembre 1945. C’est elle qui vient l’accueillir à la gare avec son père et son frère. Sa mère malheureusement ne reviendra pas des camps.

    En 1950, les familles se perdent de vue, mais la famille Richard en gardant Edmond pendant un mois a permis sa survie.

    Le 31 janvier 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Arsène Richard, son épouse Madame Angèle Richard et leur fille Marcelle Richard.