La famille Augustowski réside avant et pendant la guerre au 9 rue Notre-Dame des Victoires dans le 2eme arrondissement de Paris. Après avoir été arrêté à son domicile le 16 juillet 1942, Isaac Augustowski, le père, tailleur de métier est déporté à Auschwitz d’où il ne reviendra pas. Il se cache dans l’escalier de service attenant à l’appartement., mais comme il craint pour sa famille, il sort de sa cachette. Les policiers français ne prennent pas ce jour-là sa femme Liba qui est enceinte de 8 mois et ses deux filles. Après l’arrestation d’Isaac, pendant une année elle reste avec ses filles Simone, Rachel et Suzanne dans cet appartement.

A la fin de l’été 1943, en pleine nuit la sonnette résonne, elle décide très vite de prendre ses filles et de sortir par l’escalier de service afin d’éviter les policiers venus pour les arrêter. Elles vont se réfugier chez une tante qui habite au 31 rue Saint-Antoine dans le 4eme arrondissement de Paris. Elle prend contact avec l’UGIF pour que ces 3 filles puissent être pris en charge. L’UGIF leur procure alors en janvier 44, des faux papiers d’identité sous le nom, d’Augustin ainsi que des cartes d’alimentation. Ils leur donnent rendez-vous à la gare de Lyon pour un départ en province. Une dame de l’UGIF les conduit ainsi qu’une dizaine d’autres enfants alors en train jusqu’à Donzy dans la Nièvre.

A l’arrivée des personnes arrivent, choisissent des enfants, et les amènent. Cela est compliqué de trouver une personne prête à accueillir 3 filles dont un bébé.

Néanmoins, Marie Boucheron, veuve de 67 ans sans enfant les prend en charge. Malheureusement entre temps, leur mère est arrêtée au métro Saint-Paul en mai 1944, envoyée à Birkenau, elle reviendra des camps en mai 45 ne pesant alors que 38 kilos.

Marie Boucheron a une petite maison sur un petit chemin appelé l’Ardin. Un chemin rempli de cailloux qui grimpe un peu. Sur la droite des petites maisonnettes et sur la gauche uniquement des prairies, des vaches et un cheval Rubis qui les emmène aux vendanges.

Sa petite maisonnette comporte une chambre à coucher contenait un lit deux places et un lit pour une personne ainsi qu’une cuisine. Il y a une cuisinière à bois et pas d’eau courante, les toilettes sont dans le jardin situées derrière la maison. Marie va s’occuper de ses protégés comme si c’étaient ses propres enfants. Simone 13 ans est l’aînée et participe du mieux qu’elle le peut en aidant au ménage, à couper du bois pour la cuisinière, s’occupe aussi d’habiller, de promener et d’endormir Suzanne sa petite sœur. Rachel quant à elle est scolarisée elle a 6 ans. Les filles l’appellent affectueusement Naine.

Après-guerre, elles retournent vivre avec leur mère à Paris et chaque année et pendant de nombreuses années, elles vont toutes les 3 en vacances scolaires chez Naine.

Le 27 mars 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Marie Boucheron, le titre de Juste parmi les Nations.

1943 Suzanne Choder 1 an et demi Rachel ,à droite 6 ans et Simone 13 ans