Les Justes
Gabrielle Fauconneau du Fresne
Année de nomination : 2018Date de naissance : 02/08/1893
Date de décès : 06/02/1976
Profession : Professeur de Lettres et écrivaine
Département : Loiret
Région : Centre-Val de Loire
Personnes sauvées
L'histoire
Née en 1889 de nationalité française, Yvonne Netter, est la fille de Mathieu Netter, un industriel alsacien spécialisé dans le traitement des plumes et duvets et de Blanche Isaac. Elle obtient son brevet supérieur et suit des études secondaires pour jeunes filles à la Sorbonne. Yvonne Netter participe à la Première Guerre mondiale en tant qu’infirmière-major de 1914 à 1917. Mariée avec Pierre Isaac Gompel en 1911, mère l’année suivante, elle reprend ses études après son divorce en 1918, obtient son baccalauréat puis une licence de droit. Elle devient avocate en 1920 et consacre sa thèse au travail de la femme mariée. Elle s’engage dans divers groupes féministes. Elle s’investit également dans la cause sioniste au début des années vingt et est membre de plusieurs associations féminines juives.
En juin 1940, quelques jours après l’entrée des Allemands dans Paris, Madeleine Fauconneau du Fresne se dispute avec un de ses voisins. Elle reçoit plus tard une sommation d’avoir à comparaître sous l’inculpation de diffamation et injures. Elle décide de prendre Yvonne Netter comme avocate sur les conseils d’une de ses amies. C’est ainsi que les deux femmes se sont connues et que leur amitié a commencé.
Yvonne Netter fait partie d’un réseau de Résistance et est responsable d’une boîte aux lettres et linotypiste sur sa propre tireuse, à son domicile, de novembre 1940 à juin 1942.
Yvonne Netter est arrêtée le 4 juillet 1942 à son domicile par des policiers français et un agent de la Gestapo. Elle est internée à la prison des Tourelles à Paris, puis transférée au camp de Drancy le 13 août. Le 1er septembre 1942, elle est envoyée dans le camp de Pithiviers, et transférée à l’hôpital de Pithiviers, pour dysenterie grave. Le 28 février 1943, avec l’aide d’une lingère qui travaille dans cet hôpital, Madeleine Fauconneau du Fresne réussit à tromper la vigilance des gendarmes français et à faire évader son amie. Madeleine Fauconneau du Fresne est accusée d’avoir facilité l’évasion d’Yvonne Netter et pour ce motif, elle est internée comme « Amie des Juifs » dans le camp de Beaune-la-Rolande. Sur ordre du Préfet du Loiret, Madeleine est libérée le 11 juin, pour manque de preuve.
Yvonne Netter trouve refuge chez Henri Tessier, un maraîcher de Pithiviers qui la cache. La famille Tessier a été nommée Juste parmi les Nations en 1984. Henri Tessier confie Yvonne Netter à Madame Josèphe-Marie Massé qui habite dans la banlieue parisienne à Gentilly. La famille Cardin a été nommée Juste parmi les Nations en 1992. Josèphe-Marie Massé procure de l’argent et des faux papiers à Yvonne Netter et la conduit en zone libre. Yvonne et Madeleine se refugient à Capvern, dans les Pyrénées chez des amis de Madeleine. Puis Yvonne Netter retrouve son frère Léo qui est caché avec sa femme et leurs deux enfants à Toulouse. Yvonne et Madeleine habitent chez Léo jusqu’à fin 1943. Léo, son épouse Annette et les enfants sont déportés de Toulouse le 30 juillet 1944 par le convoi N° 81. Les hommes sont dirigés vers le camp de Buchenwald, les femmes vers celui de Ravensbrück où Annette meurt assassinée. Léo et les deux enfants vont survivre.
Madeleine Fauconneau du Fresne confie Yvonne Netter à des amis en Vendée. Les deux amies se retrouvent à Paris où Yvonne se cache jusqu’à la Libération, Madeleine assurant chaque jour son ravitaillement. De retour à Paris, de juillet à décembre 1943 et de juin à août 1944, Yvonne Netter fait partie du Réseau de Résistance Comète, comme agent de liaison. Les deux amies resteront très proches jusqu’au décès d’Yvonne en 1985.
Le 18 juin 2018, Yad Vashem Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Madame Madeleine Fauconneau du Fresne.