Dossier n°13743 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Pierre Josserand

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 23/03/1901
Date de décès : 04/04/1954
Profession : Fermier

Marie (Avettand-Fenoel) Josserand

Année de nomination : 2018
Date de naissance : 16/08/1903
Date de décès : 07/06/1950
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Moye (74150)
    Département : Haute-Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    La famille Bloch est originaire d’Herrlisheim dans le Bas-Rhin. Le grand-père Alexandre, décédé en 1936, était marchand de bestiaux. Peu avant la déclaration de la guerre fin août 1939, Denise Bloch, salariée de la banque Asch, suit celle-ci dans son déplacement forcé à Saumur, juste avant la débâcle. Denise Bloch est accompagnée de son époux Claude, de son frère aîné Marcel et de leur mère Alice. Son père trouve un travail de manutentionnaire aux établissements Goblet à Saumur, grossiste alimentaire.

    Lors de la rafle de juillet 1942, Claude Bloch est prévenu dès son arrivée au travail et s’enfuit à vélo vers Montlouis dans le département d’Indre-et-Loire où son parrain Joseph Bloch possède une maison. Claude Bloch passe la ligne de démarcation et rejoint Montpellier où habite son oncle Julien Bernheim et sa famille, représentant en textiles. Il passe quelques jours dans un chantier de jeunesse mais doit rapidement le quitter, les Juifs y étant interdits.

    Julien Bernheim, conscient du danger va aider Claude et Marcel à se cacher. Une des clientes, Mademoiselle Manne qui tient un magasin à Rumilly en Haute-Savoie connait des paysans qui pourraient les accueillir dans leur ferme de Moye à quelques kilomètres de Rumilly. Claude et Marcel passent ainsi plus de deux ans dans la ferme de Monsieur Pierre Josserand et de son épouse Marie, fermiers de la famille Rey. Claude et Marcel travaillent comme ouvriers agricoles, prennent leurs repas avec la famille Josserand et dorment au-dessus du four à pain. Les risques sont extrêmement importants à partir de 1943 quand la zone passe sous administration allemande. Les Josserand ont cinq jeunes enfants. La présence de Claude et Marcel n’étonne pas les habitants. Aimé, le fils de Pierre et Marie Josserand se souvient avoir entendu un gendarme dire à son père : «  Si tu nous vois arriver armés, dis-leur de se sauver ! ». La présence de Claude et Marcel est connue, mais ceux qui savent se sont tus. A la fin de la guerre, Claude Bloch retourne à Saumur, s’y installe et se marie. Il décède en 2012.

    Pendant la période où Claude a été caché, sa mère Alice a été arrêtée à Saumur en octobre 1942 puis déportée à Auschwitz le 13 février 1943 par le convoi N° 48. Julien Bernheim, sa femme Marcelle et leur fille Mado ont été déportés à Auschwitz le 28 octobre 1943 par le convoi N° 61. Leur fils Claude a été fusillé.

    Le 25 décembre 2018, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Pierre Josserand et à son épouse Madame Marie Josserand.

     




    Mis à jour il y a 7 mois.