Dossier n°13799A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Victor Aubertie

Année de nomination : 2019
Date de naissance : 30/11/1895
Date de décès : 24/11/1976
Profession : Facteur

Marguerite (Laporte) Aubertie

Année de nomination : 2019
Date de naissance : 22/08/0189
Date de décès : 30/10/1978
Profession : Ménagère
    Localisation Ville : Argentat (19400)
    Département : Corrèze
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Les sauveurs, Monsieur Bouyssou et Monsieur Aubertie ont agit à partir de mars 1944 afin de faire s’enfuir les membres de la famille Schiffmann de Tulle. L’occupation par les troupes allemandes met en très grand danger les juifs. Le père Schiffmann s’était lié d’amitié avec Monsieur Bouyssou après savoir fait connaissance dans un café. Celui-ci était le président d’une association de mutilés de guerre de 14-18. Il fait évacuer la famille Schiffmann un par un et leur procure une cachette. Cela se fait avec la complicité de Monsieur Bouyou et de Monsieur Aubertie.

     La famille Schiffmann :

    En 1940, la famille Schiffmann quitte son domicile de Belfort et arrive aux environ de Tulle où elle s’installe. Selon le témoignage de Georges, la famille va, selon la loi s’inscrire à la gendarmerie, comme juifs. En mars 1944, la situation sur place s’aggrave, mettant en danger la famille et l’obligeant à s’enfuir.

    Les deux sœurs Lina et Brunette vont ensemble se cacher chez un paysan local, mais très vite s’en vont pour rejoindre les autres membres de la famille à Argentat. Au départ, la famille se cache dans un immeuble. Lors d’une descente de police, une voisine Madame Monza leur dit que cela fait longtemps que les Schiffmann sont partis. Peu après, ils trouvent une cachette temporaire et une semaine plus tard ils se réfugient chez un de leurs amis proches, Monsieur Mendel. Puis Monsieur Bouyssou les prend sous son aile et les envoie du coté d’Argentat. Sur place, il les envoie d’abord chez son ami Monsieur Antoine Aubertie, postier amputé d’une main, membre de l’association des mutilés de guerre présidé par monsieur Bouyssou. La famille y reste jusqu’à ce qu’il trouve d’autres cachettes chez des paysans membres de la même association. L’autre sauveur, monsieur Julien Bouyou, aussi postier amputé d’une main, à la suite d’une blessure de guerre, s’occupe surtout de Mireille et son mari. Il trouve lui aussi pour la famille Schiffmann différentes cachettes. Jusqu’à la libération, les sauveurs feront en sorte de déplacer la famille Schiffmann de fermes en fermes dont les propriétaires sont membres de l’association des mutilés de guerre dès qu’un danger s’approche.

    C’est la maison de Monsieur Aubertie qui sert de centre d’accueil avant la dispersion dans les différentes fermes. Adrien Bouyssou, Victor Aubertie, Julien Bouyou faisaient partie d’un réseau de résistance locale.

    Le couple Berg :

    Emmanuel Berl et son épouse Mireille, font partie de l’élite intellectuelle Française. Emmanuel Berl, philosophe, historien, écrivain et journaliste se marie en 1937 avec une chanteuse, compositrice, et actrice de cinéma Mireille Hartuch. Le couple avait comme ami Emmanuel Arago qui résidait en Corrèze. Il leur a présenté le couple Bouyou qui réside au 36 rue du Bournel à Argentat.

    Julien et Rose Bouyou reçoit le couple Berl avec chaleur et sans contrepartie. A chaque danger qui se présente, ils préviennent leurs protégés et les cachent dans divers endroits dont chez la famille Bordes à Albussac, qui est aussi ami avec Emmanuel Arago. En 1943, la mère de Mireille, Mathilde ainsi que sa sœur Marcelle rejoint le couple Berl.

    Afin de montrer la bienveillance de ce couple de sauveur, Mireille témoigne que celui-ci lui a trouvé un piano usager afin qu’elle puisse en jouer. Mireille décrit aussi son engagement dans le réseau de résistance en collaboration avec son ami André Malraux, qui venait chez les Bouyou de temps en temps. Après la guerre, la rue où habitait le couple Bouyou a été rebaptisé du nom d’Emmanuel Berl.

    Le 21 janvier 2019, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Victor et Marguerite Aubertie, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 4 mois.