Dossier n°13936 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

L'histoire

Au printemps de l’année 1942, l’Organisation de Secours aux Enfants réussit à sortir clandestinement une vingtaine de jeunes juives allemandes des camps de Gurs et de Rivesaltes, et les conduisit à Beaulieu, en Corrèze, où elles furent prises en charge par le mouvement des Eclaireurs Israélites de France.
Au mois d’août de la même année, lors de la grande vague d’arrestations de Juifs n’ayant pas la nationalité française, la gendarmerie locale s’apprêta à renvoyer les jeunes filles dans les camps. Les dirigeantes du mouvement décidèrent de les disperser pour les mettre en sécurité individuellement. Toutefois, il fallait auparavant les cacher en bloc pour éviter leur arrestation imminente.
Des résistants de Vabre, dans le Tarn, se mobilisèrent pour trouver une solution.
Hélène Rulland, cheftaine dans le mouvement des Eclaireuses Unionistes, cacha le groupe, avec l’approbation du pasteur du village, Robert Cook, dans une ferme abandonnée des alentours, dite la Maison de Rennes.
Le groupe demeura caché à la ferme pendant près d’un mois. Le pasteur était aidé par Hubert Landes, brigadier de la gendarmerie locale. Ensuite le groupe se dispersa à nouveau et ses membres franchirent clandestinement la frontière suisse.
Vabre et les alentours, situés dans une région de montagne sont rapidement devenus une zone de refuge pendant la seconde guerre mondiale pour les personnes traquées et les familles juives. La population fortement protestante accueillera et protègera les réfugiés, notamment les réfugiés juifs qui rejoindront la Résistance organisée. Robert Cook, le pasteur du village de Vabre, nommé Juste parmi les Nations en 1990 était aidé par la municipalité et la gendarmerie de Vabre.
La gendarmerie de Vabre, chef-lieu de canton situé dans le Tarn, est commandée par le brigadier-chef Hubert Landes. Représentante officielle de l’état de Vichy pendant la période 1940-1944, la gendarmerie de Vabre, en contact étroit avec le maquis de Vabre va protéger les familles juives réfugiées et cachées dans la région, les Goldberger à Saint-Pierre de Trivisy, les Lazar à Ferrières et les Gutkind à Vabre. Dans la nuit du 8 au 9 septembre 1943, les familles juives sont prévenues de l’imminence d’une rafle. Onze personnes échapperont à l’arrestation et à une déportation certaine.
Hubert Landes et les cinq gendarmes de Vabre solidaires de leur chef vont ainsi participer au sauvetage d’Emeric Goldberger, son épouse Edith et leur bébé Yvette née en décembre 1942 à Toulouse, Joseph Lazar, son épouse Marie et leur fils Henri né en 1929, Albert Gutkind, son épouse Hélène et leurs filles Ilse née en 1922 et Marlyse née en 1927 ainsi que leur tante Frida Weinstein qui avaient fui la Belgique et s’étaient réfugiés à Vabre entre septembre 1942 à mars 1945.

Le 19 novembre 2019, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Hubert Landes le titre de Juste parmi les Nations. 

Exposition Désobéir pour Sauver

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Mis à jour il y a 3 mois.