Dossier n°14083 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Aurélien Louis Morin

Année de nomination : 2021
Date de naissance : 19/10/1883
Date de décès : 24/04/1967
Profession : Ouvrier Maçon

Julienne Marie (Mutel) Morin

Année de nomination : 2021
Date de naissance : 26/01/1887
Date de décès : 22/03/1974
Profession : Nourrice de l’Assistance publique
    Localisation Ville : Limay (78520)
    Département : Yvelines
    Région : Ile-de-France

    L'histoire

    Henri Dauman dont les parents sont originaires de Pologne est né à Paris le 5 avril 1933. Son père, Isaja exerce la profession de marchand ambulant et sa mère, celle de couturière. Quand la guerre éclate, Isaja s’enrôle dans l’armée française au sein du régiment de marche des volontaires étrangers. Après la démobilisation de 1940, il retourne à la vie civile. Le 14 mai 1941, il reçoit une convocation de la police française pour « examen de sa situation ». Il est arrêté le jour-même comme 3 700 juifs parisiens de nationalité étrangère dans la rafle « du billet vert ».

    Il est immédiatement transféré au camp de Pithiviers pendant plus d’un an avant d’être déporté sans retour le 17 juillet 1942 par le convoi N°6 à Auschwitz. Ce même jour, Henri et sa mère échappent de très peu à la rafle du Vel d’hiv. Consciente du danger, la mère de Henri part mettre son fils à l’abri dans la grande banlieue parisienne, à Limay, chez les Morin qu’elle connaissait avant la guerre. Quant à elle, elle se réfugie dans la ville voisine, à Mantes-la-Jolie. Pendant deux ans, Henri Dauman est accueilli, choyé comme un membre à part entière de la famille. L’affection d’Aurélien et Julienne Morin lui a permis de traverser cette période difficile et de surmonter le chagrin lié à l’absence de ses parents. Il a pu aller à l’école, manger à sa faim grâce au potager et au poulailler des Morin. En mai 1944, la situation se dégrade dans le mantois alors très régulièrement bombardé. Face au danger, Chana préfère venir chercher son fils et partent se cacher vers Alençon.

    Après la Libération, mère et fils retrouvent leur vie parisienne mais malheureusement Chana décède tragiquement en 1946 laissant Henri âgé de 13 ans, orphelin et pupille de la nation.

    Après plusieurs séjours en orphelinats, Henri prend son destin en main en 1950 et part rejoindre l’un de ses oncles à New-York muni de de sa seule richesse : un appareil photo.

    Le 26 avril 2021, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Aurélien et Julienne Morin.

    Henri Dauman et Sonia la petite fille d’Aurélien et Julienne Morin

    Les médias externes :