Dossier n°14122 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Herminie Delubac

Année de nomination : 2021
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Maurice Delubac

Année de nomination : 2021
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Josette (Delubac) Samuel

Année de nomination : 2021
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Le Cheylard (07162)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Maurice Delubac est né en 1893 à Saint-Étienne-de-Boulogne (Ardèche), fils de Marie Benjamine Hermine Pontal et de Victor Delubac. Issu d’un milieu paysan, il reste profondément attaché à ses racines ardéchoises.

    Mobilisé en 1914, il termine la guerre lieutenant. De retour en Ardèche, ses études le mènent à la Banque Privée d’Aubenas, un établissement régional fondé par des financiers lyonnais, présent sur l’ensemble de la future région Rhône-Alpes. Cette banque, passée entre plusieurs mains dont la famille marseillaise Bonnasse, a connu bien des vicissitudes avant de disparaître.

    À la demande de son employeur, il est chargé d’ouvrir une agence au Cheylard.

    Le 12 mai 1923, il épouse Herminie Marie Noémie Pontal, née en 1898 à Saint-Étienne-de-Boulogne, fille de Marie Rosalie Vieu et de Victor Joseph Pontal. Leur fille Josette naît en 1926.

    À la fermeture de l’agence locale de la Banque Privé, Maurice Delubac, soutenu par des industriels du Cheylard, décide de créer sa propre banque. Il fonde le 2 janvier 1924 une « affaire personnelle » : la Banque de l’Eyrieux Maurice Delubac, du nom de la rivière qui traverse la ville. La banque s’adresse aux entreprises et aux particuliers, et développe très tôt une activité dans le domaine des titres. Ce choix s’inscrit dans un contexte local fortement marqué par l’industrialisation, notamment par le développement de la tannerie au XIXe siècle.

    Homme passionné par son métier, Maurice Delubac accompagne activement les industriels, artisans et commerçants de la région. La crise de 1929 est surmontée sans dommage majeur pour l’établissement, qui conserve sa solidité.

    En 1939, il est à nouveau mobilisé. Fait prisonnier à Dunkerque, il est envoyé dans un Oflag en Pologne, avant d’être libéré en 1941. Pendant sa captivité, son épouse Hermine gère la banque avec l’aide de deux employés et d’un réfugié belge ayant une expérience dans le secteur bancaire.

    De 1941 à 1946, malgré les difficultés liées à la guerre, Maurice Delubac fait construire un immeuble place Saléon Terras, destiné à accueillir à la fois les locaux de la banque et son domicile. Farouchement opposé au régime de Vichy et à sa réglementation bancaire, il cache pendant cette période un camarade de captivité juif, André Samuel, ainsi que son fils Jean.

    Ce dernier se lie d’amitié avec Josette Delubac, la fille de Maurice et Herminie. Leur rencontre, née dans les circonstances tragiques de la guerre, se conclut plus tard par un mariage heureux.

    Après des études de droit, Jean Samuel entre à la Banque de France à Lille, où il se forme aux métiers bancaires. Maurice Delubac, son beau-père, prépare sa succession et l’invite à rejoindre la banque familiale. Jean Samuel revient ainsi au Cheylard en 1960, amorçant une transition en douceur. Le nom reste inchangé, mais l’avenir est déjà en marche.

    Maurice Delubac décède en 1976, peu après avoir transformé la banque en société en commandite simple, désormais nommée Banque Delubac & Cie. Cette nouvelle structure juridique offre un mode de gestion à la fois moderne et conforme aux principes de responsabilité individuelle chers à ses fondateurs : les associés commandités y engagent leurs biens personnels.

    À sa création, la société ne compte qu’un seul associé-gérant : Josette Samuel-Delubac, tandis que Jean Samuel en devient le directeur général. Rapidement, celui-ci doit faire face aux défis économiques de la décennie suivante.

    En 1980, leur fils Jean-Michel Samuel, après des études à Grenoble et à Paris, rejoint à son tour l’entreprise familiale.

    Le 27 juillet 2021, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Herminie et Maurice Delubac ainsi qu’à Josette Samuel (Delubac), le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 5 jours.