Dossier n°14293 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Eglantine Larcher

Année de nomination : 2022
Date de naissance : 10/08/1899
Date de décès : 15/07/1983
Profession : Sœur Gertrude en religion
    Localisation Ville : Bessuire (79300)
    Département : Deux-Sèvres
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Joseph Weisz, Juif d’origine tchèque épouse à Paris en 1922 Joséphine née Bleiberg, Juive d’origine bulgare qui décède en 1933. Ils ont trois filles : Laurette (1922), Jacqueline (1925) et Renée (1926). La famille Weisz est très pratiquante. Joseph Weisz exerce la profession d’importateur, notamment de meubles de bureau et de cristallerie. Après la défaite des armées françaises, Joseph Weisz et ses trois filles partent en exode en province puis reviennent sur Paris. Les biens de la famille sont « aryanisés » à la suite du Premier Statut des Juifs. Jacqueline Weisz devient monitrice et travaille pour les Eclaireurs Israélites de France sous la tutelle de l’UGIF.

    Début août 1943, un agent de police vient prévenir Joseph qu’il est sur la prochaine liste des arrestations.

    Du jour au lendemain, les Weisz quittent Paris et partent en train pour Bressuire, petite ville des Deux-Sèvres. Ils arrivent dans une communauté religieuse, l’Immaculée Conception, sur recommandation d’amis de Laurette, la fille aînée Weisz.  Sœur Gertrude-Marie, Eglantine Larcher de son nom civil est la supérieure de cette communauté religieuse. Elle accueille plusieurs familles juives pourchassées par les Allemands. Elle leur trouve ensuite des caches plus sûres chez des familles d’accueil. Malgré les restrictions elle se débrouille toujours pour que tous ces pensionnaires mangent à leur faim et ne manquent de rien. Ils sont hébergés dans cet ouvroir, une école où les jeunes filles apprennent surtout la couture et les travaux manuels. Les sœurs leur préparent une chambre et un repas chaud. Ils vont y rester quelques mois choyés et protégés. Jacqueline est baptisée et va souvent à la messe. Comme Jacqueline se sent désœuvrée, elle demande à travailler. Les Sœurs la présentent à Pierre et Madeleine Gauthier, pharmaciens à Bressuire. Elle a de nouveaux papiers d’identité sous le nom de WEISS. Les Gauthier savent que Jacqueline est de nationalité française et juive. Malgré les dangers encourus pour cacher des juifs ils prennent ce risque. Jacqueline loue alors une chambre à une dame âgée et travaille chez les Gauthier comme secrétaire. Elle participe aussi à leur vie de famille, va dîner souvent chez eux et part même en vacances avec eux.

    Pendant ce temps, Renée est pensionnaire et scolarisée en classe de terminale chez les Sœurs de la Sagesse. Son père Joseph qui ne peut rester dans un pensionnat de jeunes filles part immédiatement se cacher dans une ferme, puis chez la sœur de l’abbé Guignard, curé à Argenton-Château (Orne), où il est rejoint par sa fille Laurette.

    Après la Libération, en décembre 1944, Joseph et sa fille aînée Laurette récupèrent l’appartement et la boutique à Paris. Laurette décède de maladie en avril 1945. Pierre Gauthier raccompagne Jacqueline chez son père à Paris. Il lui trouve même un emploi chez un ami à lui pharmacien.

    Le 22 novembre 2022, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Pierre et Madeleine Gauthier ainsi qu’à Eglantine Larcher, sœur Gertrude, le titre de Juste parmi les Nations.

    Les médias externes :







    Mis à jour il y a 3 mois.