Dossier n°14330 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Joseph Sidorski

Année de nomination : 2024
Date de naissance : 19/03/1901
Date de décès : 03/02/1984
Profession : Ouvrier
    Localisation Ville : La Denise-Orelle (73140)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Joseph Sidorski et Jochvet Kawka

    Joseph Sidorski et Jochvet Kawka

    Jochvet Kawka d’origine polonaise est née le 10 juin 1913 dans une famille de douze enfants. Son père Lejba était rabbin et enseignait la Torah. Elle se marie en 1935 avec Mordka Malc et rejoint la France avec l’une de ses sœurs et l’un de ses frères le 25 mai 1936. Elle travaille alors dans un atelier de confection de fourrure. Mordka affecté au 1er RFC décèdera le 20 avril 1945.

    Quand la guerre éclate, ils doivent fuir Paris et se cacher. Ils se retrouvent à Alès dans le Gard et vont dormir à même le sol pendant 8 jours avant que sa sœur Eva trouve un petit appartement vétuste.

    Par le biais d’un réseau Ils partent en Savoie où Joseph Sidorski, d’origine polonaise va les cacher. Joseph est ouvrier à l’usine à Prémont non loin de son domicile à la Denise. Il travaille pour l’entreprise Ugine Kullmann. Par ordre de réquisition individuelle il doit se présenter le 5 octobre 1939 pour participer à l’effort de guerre. C’est à partir de cet instant qu’il vient en aide aux expatriés et aux personnes fuyant le nazisme.

    Il va donc cacher beaucoup de juifs traqués dont Rachel Wagman qui le 23 novembre 1943, est internée par les Allemands à Saint-Julien-de-Maurienne. Elle s’était faite admettre à l’hôpital et grâce à l’aide de Joseph Sidorski, elle a pu s’échapper. Il y a eu aussi, Thérèse Migdal épouse Zifferman qui a été hébergée pendant la guerre chez Joseph Sidorski.

    Le 5 mai 1944, après être restée cachée durant huit jours chez Joseph SIDORSKI, Jochvet Kawka est arrêtée par un homme en civil et conduit à St-Michel de Maurienne (petite ville proche du village La Denise Orelle).

    La gestapo avait mis sans dessus dessous la petite maison de Joseph SIDORSKI et avait tout cassé mais n’avait trouvé aucun document. Dans l’après-midi, ils arrêtent Joseph, le torture mais il ne parle pas. Conduits à St-Jean-de- Maurienne par le train, amenés devant le procureur, ils sont séparés et jetés dans des caves. Ils restent ainsi quatre jours, un verre de soupe en guise de repas. Au cinquième jour, Jochvet est emmenée à Chambéry, et sera internée du 5 mai 1944 au 19 mai 1944.  Comme on lui interdisait de voir Joseph SIDORSKI, elle lui cria « Au revoir SIDORSKI ».

    A Chambéry, on lui donne une paillasse. Puis la Gestapo la conduit avec beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants dans des camions bâchés jusqu’à Drancy. Le 20 mai, elle est déportée dans les wagons à bestiaux jusqu’à Auschwitz-Birkenau. Elle arrive le 28 Mai 1944. Elle va y rester environ six mois, dans le bloc A, sélectionnée pour le travail. Ensuite elle est envoyée dans un autre camp celui de Bergen-Belsen où son travail consiste à remplir des sceaux de sable et de cailloux. Encore un autre camp celui de Ragoum où elle tombe malade et contracte le typhus. Elle est alors envoyée dans le bloc des malades où elle restera trois mois.

    Jochvet est enfin libérée par les Russes. Après des mois d’hospitalisation, elle retrouve Joseph qui s’était réfugié chez un ami. Ils se marient le 17 février 1946 mais restent tout deux très éprouvés par la guerre.

    Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Joseph Sidorski, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 2 mois.