Dossier n°14335 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Adolphe Fargeaud

Année de nomination : 2023
Date de naissance : 24/12/1883
Date de décès : 03/01/1970
Profession : Pâtissier à la retraite

Joséphine Léonie (Barbe) Fargeaud

Année de nomination : 2023
Date de naissance : 15/04/1887
Date de décès : 06/03/1978
Profession : Mère au foyer
    Localisation Ville : Limoges (87000)
    Département : Haute-Vienne
    Région : Nouvelle-Aquitaine

    L'histoire

    Albert Morhange, son épouse Maria et leur fils Jean-Paul vivent à Paris avant-guerre. Dès juin 1940 la famille se réfugie en zone libre à Limoges. Dès le 2 juin 1941, la loi prescrit un recensement des Juifs. La liste nominative des israélites résidant au 1er novembre 1941 dans le département de la Haute-Vienne est ainsi constituée. Les juifs français de la zone libre doivent alors se présenter dans les commissariats de leurs domiciles, avant même l’invasion allemande de novembre 1942. La loi du 11 décembre 1942 impose ensuite de faire apposer la mention « juif » sur les cartes d’identité et les cartes d’alimentation. Cette mention « juif », de couleur rouge sang, a comme dimension 1,5 cm par 3, 5 cm, conformément aux instructions. La mémoire familiale raconte qu’Albert Morhange, ancien combattant de la Première Guerre Mondiale, médaillé de la croix de guerre et glorieux récipiendaire de la médaille commémorative de la bataille de Verdun était outré, ulcéré, blessé et dégoûté de devoir faire tamponner sa carte d’identité d’un tel signe discriminatoire. Lui et sa famille étaient des patriotes et très attachés à la République. Maria plus clairvoyante s’oppose à cette démarche administrative et demande à son mari ne pas aller se faire recenser et ne pas livrer ainsi sa famille aux discriminations raciales et à la déportation certaine.

    Albert Morhange fait scandale au commissariat de police du 2° arrondissement de la ville de Limoges, insistant avec véhémence pour que l’on tamponne sa carte du combattant, qui avait valeur de carte d’identité à l’époque, excédé, le bureaucrate finit par la tamponner du cachet juif. Acte assez judicieux, au demeurant, puisqu’Albert pouvait désormais présenter à la police une carte nationale d’identité vierge en cas de contrôle.

    Albert Morhange qui décèdera en 1944 est ami avec Adolphe Fargeaud. Ce dernier le sauve lui et sa famille par deux fois lors des rafles de février et novembre 43. Adolphe et son épouse Léonie vont les protéger et les héberger pendant les rafles. Pour Adolphe, c’était tout à fait normal de venir en aide à des amis malgré les risques encourus.




    Mis à jour il y a 10 mois.