Dossier n°14365 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ismaïl Abdallah

Année de nomination : 2024
Date de naissance : //
Date de décès : 01/05/1962
Profession : Commerçant
    Localisation Ville : Paris (75011)
    Département : Paris
    Région : Ile-de-France

    Lieu de mémoire

    L'histoire

    Ismaël ABDALLAH, habitait 20 rue Paul Bert à Paris XIème . il était commerçant et marié à Zahra. Son oncle avait été, lors de la Première Guerre Mondiale, gouverneur de la province de Téhéran en Perse. L’arrivée au pouvoir de Reza Pahlavi a chassé la dynastie des Kadjars, massacrant et poursuivant toute l’ancienne nomenklatura. Il réussit in extremis à trouver refuge en France sous le nom d’emprunt Ismaël ABDALLAH.

    David Aboutboul et Esther Amrany sont nés en Palestine et viennent en France dans les années 30. Ils vont se rencontrer à Paris et vont avoir deux enfants Marcel né en 1931 et Robert né en 1933. David décide de repartir laissant Esther seule avec leurs deux enfants qui ne connaissait pas un mot de français.

    De 1934 à 1939, Esther place alors ses enfants en nourrice et travaille en tant que couturière pour faire vivre sa famille.

    Quand les règlements sont instaurés par l’occupant dont le port de l’étoile jaune, l’interdiction faite aux juifs de travailler et le couvre-feu obligatoire, elle se débrouille. Malheureusement elle est arrêtée en juin 44, rue des Martyrs lors d’une rafle vingt minutes avant l’heure limite.

    Emmenée au commissariat, elle est questionnée par le commissaire qui lui enjoint de signer une sorte de rapport.

    A ce moment, un homme âgé, un musulman iranien demande au commissaire d’expliquer à cette femme ce pourquoi elle devait signer. Le policier le menace en ajoutant que le sort des deux enfants était déjà scellé. Alors Ismaël rétorque “ les enfants seront chez moi et je vous engage à venir les chercher si vous en êtes capable, voici mon adresse et mon véritable nom avant de vous renseigner à la Kommandantur“. Au même moment la gestapo débarque chez Esther pour embarquer les enfants qui par chance n’avaient pas les clefs et étaient restés en sortant de l’école dans la rue jouer aux billes en attendant leur mère. Ils ont vu une dizaine d’allemands entraient dans l’immeuble.

    Par précaution, Ismaël emmène donc les enfants chez un ami juif iranien, rue de Trévise, car leur mère Esther avait été incarcérée dans le camp de Vittel en tant que sujet britannique. Elle retrouvera ses enfants à la Libération.

    En plus de les avoir soustraits à la police française, il va subvenir à leurs besoins pendant toute la guerre sans contrepartie financière.

    En 2024, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Ismail Abdallah, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 4 semaines.