Les Justes
Francine (Cognard) Mactoux
Année de nomination : 2024Date de naissance : 21/01/1894
Date de décès : 11/09/1961
Profession :
Département : Saône-et-Loire
Région : Bourgogne-Franche-Comté
Personnes sauvées
L'histoire
La famille Poportz est originaire de Lituanie et s’est établie en France vers 1886. La branche maternelle est originaire de Roumanie et est arrivée en France en 1906.
Maurice Poportz est casquettier, son épouse Simone née Marcovici est sténodactylo. Ils habitent Paris avant-guerre. Ils ont deux enfants Germain et Esther.
La famille Poportz quitte Paris fin 1941 pour se réfugier en zone libre à Lyon. Par sécurité, les enfants sont envoyés à la campagne. C’est ainsi que Germain et Edith sont mis en pension chez Francine Mactoux, veuve de la guerre 1941-1918 qui habite une maison isolée dans le lieu-dit « Le Clou » à Baron, petit village de Saône-et-Loire.
Au début, en 1942, les parents versent une pension à Francine Mactoux. Après l’occupation de la zone libre par les Allemands en 1943, Maurice Poportz se cache dans la Haute-Loire. Son épouse Simone reste seule à Lyon, mais elle est arrêtée et déportée en février 1944. La pension n’ait alors plus payée. Francine Mactoux garde alors les deux enfants sans aucune contrepartie financière, et ce même après la fin de la guerre.
Francine garde également chez elle deux autres fillettes non juives placée par l’assistance publique toujours sans contrepartie financière. Elle avait un sens profond de l’hospitalité et ne portait pas l’occupant allemand dans son cœur.
Pour les habitants du village, Germain et Edith sont considérés comme des « enfants en nourrice ». Elle était la seule personne, avec l’abbé Bidolet et Jeannine Semet, l’institutrice, à savoir que les deux enfants étaient Juifs.
Pendant un temps, elle accueille la petite Claude Perloff âgée d’un an, la cousine de Germain. Malheureusement ses parents sont venus la chercher. Ils ont tous les trois été arrêtés plus tard, en même temps que Simone Poportz, puis déportés et assassinés à Auschwitz Birkenau.
Edith Poportz est restée chez Madame Mactoux jusqu’en 1946, et Germain Poportz est allé plusieurs fois lui rendre visite.
Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Francine Mactoux, le titre de Juste parmi les Nations.