Dossier n°14407 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Charles Mézin

Année de nomination : 2023
Date de naissance : 20/03/1909
Date de décès : 29/11/2007
Profession : Prêtre
    Localisation Ville : Lyon (69000)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Charles Mézin en 1930

    Charles Mézin en 1930

    Le couple Esther et Anatole Sztrum originaire de Pologne arrive en Belgique avec leur fils Marjan né en 1924. En Belgique ils habitent Anvers et y vivent avec, Georges et Marjan. Lors de l’invasion de la Belgique en 1940, ils s’enfuient dans le sud de la France et arrivent à Cene Monestie près de Carcassonne. Ils y restent comme réfugiés pendant quelques mois, puis sont déplacés dans des camps, préalablement conçus pour les réfugiés de la guerre civile espagnole. Ils sont tout d’abord dans le camp d’Argeles, puis celui de Rivesaltes. En mai 1941, grâce à l’aide de parents proches qui travaillent à l’OSE (Œuvre au secours de l’enfance) et qui fournissent de l’aide et des lieux pour se cacher auprès de famille non-juives, les 2 frères quittent le camp et vont dans un home d’enfants au début au Château du Masgelier puis au Château de Chabannes qui accueillent et soignent des enfants juifs. En aout 1942, la police française fait une rafle au château de Chabannes et arrêtent tous les enfants les plus âgés. Ainsi, Marjan est pris, tandis que Georges reste au château. Georges raconte qu’il a pu voir son frère avant que les policiers ne l’embarquent. Ceux-ci ont systématiquement pris les enfants qui n’étaient pas de nationalité française. Marjan est envoyé à Drancy et de là dans les camps d’extermination. Son sort ne sera jamais connu des parents. Un des enfants qui est parti avec lui et qui a survécu a raconté que Marjan est parvenu à s’enfuir, mais a été repris. Après l’arrestation de son frère, Georges décide de quitter la maison d’enfants et parvient à Lyon où se trouvaient ses parents. Il y reste quelques jours et ses parents contactent l’OSE afin de trouver pour Georges une cache. Grâce à cette organisation, Georges est placé dans une pension catholique « Au service des Jeunes » proche de Lyon, dirigée par un père jésuite, Charles Mézin, qui l’accueille. Georges reçoit de faux papiers au nom de Georges Satre, originaire de Denain dans les Flandres françaises, ce qui justifie l’accent du jeune garçon. Georges reste dans cette pension jusqu’à la libération. De temps en temps, grâce à ses faux papiers, il parvient à voir ses parents qui se cachent à Lyon. Charles Mézin est le seul à savoir que Georges est juif. Lors d’une messe, il lui dit ; « tu es juif, et donc tu n’es pas obligé d’assister à la messe, mais fais en sorte que les autres enfants, ne soupçonnent rien. Après la libération, Georges retrouve ses parents et ils retournent en Belgique. Plus tard, George va vivre en Australie où il y décède en 2016.

    Le 25 décembre 2023, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à Charles Mézin, le titre de Juste parmi les Nations.




    Mis à jour il y a 2 jours.