L'histoire

Raymonde Rose Pillot en 1941

Raymonde Rose Pillot est la benjamine d’une famille de cinq enfants dont les deux frères aînés sont morts au combat pendant la Première Guerre Mondiale. Sa sœur décède de la grippe espagnole en 1919. Son troisième frère meurt lui sur le front le 20 octobre 1939. À la suite de la déclaration de guerre, Raymonde perd sa mère le 10 octobre 1939. Elle a alors seize ans et demi et se retrouve seule avec son père. Ce contexte familial et historique sera décisif dans son engagement à venir.

À dix-sept ans elle est secrétaire dans une entreprise de textiles implantée à Lyon et à Annecy et dirigée par l’homme d’affaires néerlandais Jean Weidner (qui recevra le titre de Juste en 1978) qui a vécu dans sa jeunesse au Campus adventiste de Collonges-sous-Salève dont son père, pasteur était directeur. Raymonde, issue elle-même d’une famille protestante, commence son engagement dans la Résistance aux côtés de Jean Weidner qui crée en octobre 1941 le réseau Dutch-Paris (filière d’évasion hollandaise). Ce réseau a sauvé plus de 3 000 personnes dont des juifs pendant la seconde guerre mondiale. C‘est l’un des principaux réseaux de la Résistance européenne.

Dans ce réseau, Raymonde remplit de nombreuses missions en France, transportant des documents extrêmement dangereux, apporter des fonds aux personnes en région, convoyant des agents de la Résistance, des aviateurs alliés ainsi que de nombreuses familles juives françaises, belges ou hollandaises jusqu’à la frontière suisse ou espagnole. Elle a pris part au sauvetage de familles juives comme la famille Goldstein, la famille Smit…Elle a même mis son appartement au 11 rue de la Monnaie dans le deuxième arrondissement de Lyon, à la disposition de la Résistance. Elle est donc un membre actif en tant que secrétaire personnelle du Capitaine Jean Weidner, jusqu’à son arrestation par la gestapo à son domicile et sa déportation le 28 février 1944.

Internée et interrogée pendant trois jours à Montluc et puis transférée à la prison de Fresnes. Le 5 mai 1944, elle est dirigée au Fort de Romainville puis au camp de Ravensbrück le 18 mai 1944. Le 15 juin 1944 Raymonde est affectée, comme ouvrière, au Commando de Zwodau (Tchéquie), composé essentiellement de femmes et créé pour la firme Siemens. En avril 1945, elle est évacuée vers l’Est. De retour au camp de Ravensbrück, elle est libérée le 7 mai 1945 par les soldats de la 9^e armée américaine.

Dès la fin de la guerre Raymonde reçoit de nombreuses médailles françaises et étrangères dont The Medal of Freedom en 1946, la médaille de la Résistance française en 1947, de Commandeur dans l’Ordre National du Mérite en 1991… Raymonde Pillot décède le 31 mars 2014, dans sa 92^ème année.

En 2025, Yad Vashem, Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Raymonde Pillot Perrier, le titre de Juste parmi les Nations.

Raymonde Rose Pillot-Perrier en avril 2012