Les Justes
Léon Marcel Mazeaud
Année de nomination : 2025Date de naissance : 07/03/1900
Date de décès : 22/08/1970
Profession : Professeur de Droit
Marcelle (Cabaud) Mazeaud
Année de nomination : 2025Date de naissance : 16/09/1904
Date de décès : //
Profession : Mère au foyer
Département : Paris
Région : Ile-de-France
Lieu de mémoire
Personnes sauvées
Cérémonies
L'histoire

Léon et Marcelle MAZEAUD en 1939
Au début de la guerre, Roger Lévy, déjà vétéran de 14-18, citoyen français juif, non pratiquant, est envoyé comme intendant militaire adjoint dans la région d’Hirson, à la frontière belge, tandis que Léon Mazeaud s’engage comme soldat. Après la capitulation de la Belgique, les troupes françaises se retirent et Roger est affecté à Bordeaux, où il retrouve Léon Mazeaud parmi trois autres officiers. Tous deux sont faits prisonniers en juin 1940.
Père d’une famille nombreuse,7 enfants, Léon est libéré le 16 juin 1941 et nommé professeur à la Faculté de Droit de Paris. Il rejoint alors le mouvement de résistance « Alliance ».
En 1942, Roger, employé depuis 1923 chez Van Cleef & Arpels, est licencié à cause des mesures anti-juives. Il tente de rejoindre la zone libre et s’installe en avril 1942 à Le Côteau, près de Roanne, faisant venir sa femme et ses filles. Début 1944, des gendarmes se présentent à son domicile, mais la femme de ménage affirme qu’il n’y a personne. Roger décide alors d’envoyer sa famille à Paris. Léon, libéré d’Allemagne en 1941, prend Roger sous son aile et va l’héberger à son domicile au 4 avenue d’Eylau dans le XVIème arrondissement de Paris.
Sa femme et ses filles sont hébergées par leur grand-mère maternelle, Alice Ligny Debled. et Roger arrive à leur rend visite une fois par semaine.
Bien avant la guerre, Roger avait ajouté le nom de sa compagne non juive au sien ( Debled) par crainte des persécutions contre les Juifs. Pendant la guerre, il se procure une « vraie fausse carte d’identité » au nom de Pierre Debled, celui d’un avocat décédé qui n’avait aucun lien de parenté avec son épouse, c’était une simple homonymie.
Les deux épouses s’inquiètent de l’absence de nouvelles de leurs maris. Elles apprennent que Léon et Roger ont été arrêtés par la Gestapo pour faits de résistance le 7 juillet 1944. Léon est déporté à Buchenwald par le dernier convoi avant la libération de Paris et en revient le 18 avril 1945. Il a passé neuf mois dans un camp de travail près de Weimar, échappant aux marches de la mort. Roger est également arrêté mais il est heureusement relâché en août 1944 grâce à sa fausse identité, tandis que Léon, dénoncé par une femme sous la torture, est déporté le 15 août 1944.
La nuit de leur arrestation, Léon et Roger sont seuls dans l’appartement ; la famille de Léon se trouve en Haute-Savoie. Après son licenciement en 1942, Roger trouve un emploi au Comité de l’Habillement, où sa femme tente de le joindre après sa disparition. Le soir, il dort chez Léon.
Après la guerre, les deux familles restent proches. Léon devient, dès la Libération, le premier président de la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance et participe en 1968 à Jérusalem au colloque « La Résistance européenne aux côtés d’Israël ».
En 2025, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Léon et Marcelle Mazeaud, le titre de Juste parmi les Nations.

