Dossier n°1506 - Juste(s)

Consulter le dossier de Jérusalem (en anglais)


Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Alphonse Elie Puech

Année de nomination : 1978
Date de naissance : 19/01/1887
Date de décès : 25/09/1981
Profession : Marchand tailleur
    Localisation Ville : Figéac (46100)
    Département : Lot
    Région : Occitanie

    L'histoire

    Alphonse Puech était tailleur à Figeac (Lot). Mobilisé en 1914, il fit la connaissance d’un soldat juif nommé André Vormus et les deux hommes gardèrent le contact après la guerre. En 1943, lorsque la situation des Juifs de Paris devint intenable, Alphonse offrit à son ami André l’hospitalité à Figeac. Mais André, qui avait près de soixante ans, ne voulut pas quitter sa maison et sa famille. Il accepta l’invitation pour Jean-Claude Lajeunesse, le fils de sa sœur qui avait épousé son associé. Agé de 18 ans, le jeune homme était en classe terminale. Alphonse l’accueillit à bras ouverts, lui procura de faux papiers et l’inscrivit sous un faux nom au collège catholique de la ville où il put terminer son année scolaire et passer le baccalauréat. Ensuite, Alphonse lui obtint une dérogation, de sorte qu’il put suivre, par correspondance, les cours de la Faculté de Droit de Toulouse. André Vormus et son associé Lajeunesse furent arrêtés lors d’un voyage d’affaires à Brive. Internés à Drancy, ils furent déportés vers les camps de l’est. Une autre sœur d’André, Victorine Lévy, demanda alors l’aide d’Alphonse Puech pour elle et pour sa fille. Bien qu’hébergeant déjà le professeur Simon Blum et sa femme Yvonne, née Vormus, il accepta de les recueillir. Les réfugiés se trouvaient tous à Figeac chez les Puech le 12 mai 1944, lorsque la division allemande Das Reich opéra une rafle massive de Juifs. Seul Jean-Claude, qui était sorti ce jour là, fut arrêté; il fut déporté à Auschwitz avec plusieurs autres étudiants. Victorine, sa fille et les Blum se trouvaient à l’abri chez Alphonse Puech, où ils vécurent jusqu’à la Libération, malgré le danger et les difficultés. Notamment d’approvisionnement, car les fugitifs n’avaient pas de cartes d’alimentation. Alphonse assura néanmoins leur subsistance. Jean-Claude eut la chance de survivre à Auschwitz et de retrouver sa famille après la guerre.

    Le 28 novembre 1978, Yad Vashem -Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Alphonse Puech, qui venait d’avoir 97 ans, le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 2 semaines.