Dossier n°1533 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1979

André Péatier

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 11/01/1909
Date de décès : //
Profession : secrétaire de mairie
    Localisation Ville : Saint-Apollinaire-de-Rias (7240)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Les Schlenker, des Juifs autrichiens qui vivaient en Italie, avaient émigré en France en 1938. Comme beaucoup d’autres Juifs, ils vinrent s’installer à Marseille, en zone libre, après l’Occupation allemande en 1940. Lorsque les Allemands occupèrent également le sud de la France en novembre 1942, une partie de la famille Schlenker décida de quitter Marseille pour se réfugier dans un département rural éloigné. Tandis que le père de famille restait sur place, sa femme Margot, leur fille de 14 ans et leur fils de trois ans partirent en compagnie de sa belle-soeur. Ils arrivèrent à Saint Apollinaire de Rias, en Ardèche, et trouvèrent asile dans la ferme de Lydie Chapus (q.v.). Cette dernière, comme ses parents, avait vite compris qu’il s’agissait de Juifs, savait qu’il était dangereux de les cacher, mais n’hésita pas à les héberger. André Péatier, le secrétaire de mairie, se rendit compte lui aussi que les nouveaux venus étaient juifs, bien que personne ne lui ait rien dit. Au cours de l’été 1943, plusieurs personnes venues de Marseille louèrent une petite maison voisine de la ferme. Elles s’aperçurent que les Schlenker étaient juifs, les dénoncèrent à la gendarmerie locale et menacèrent de les livrer aux Allemands. André Péatier, qui dirigeait la cellule locale de la Résistance, intervint pour les aider. Suivant ses instructions, les femmes et les deux enfants quittèrent la ferme et se réfugièrent dans les bois. Pendant ce temps, il leur trouva une nouvelle cachette dans un autre village, les y conduisit à la faveur de la nuit et leur promit de s’occuper d’eux. Les gendarmes continuaient à les chercher dans les fermes d’alentour. André Péatier leur donna de faux renseignements et dit aux fermiers de faire de même, en dépit des lourdes peines encourues. Dans leur nouvelle cachette, les Schlenker étaient ravitaillés par les paysans des environs qui leur faisaient payer un prix modique ou parfois leur faisaient cadeau de leurs produits, bien qu’à l’époque ils auraient pu en tirer de fortes sommes au marché noir. Dans sa lettre de remerciement à Yad Vashem, Margot Schlenker exprime toute sa gratitude pour les paysans de l’Ardèche, insistant sur le fait que sa famille et elle-même ont dû leur vie à « ces gens admirables » et tout particulièrement à André Péatier.

    Le 18 juin 1979, Yad Vashem a décerné à André Péatier le titre de Juste parmi les Nations. 

     

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