Dossier n°1533A - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Lydie Chapus

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 29/05/1915
Date de décès : 16/10/1993
Profession : Fermière
    Localisation Ville : Saint-Apollinaire-de-Rias (07240)
    Département : Ardèche
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    L'histoire

    Les Schlenker, des Juifs autrichiens, avaient quitté leur pays pour l’Italie, puis étaient venus s’installer en France en 1938. A l’arrivée des Allemands en 1940, ils s’enfuirent en zone non occupée et vinrent habiter Marseille. Lorsque les Allemands occupèrent le sud de la France en novembre 1942, les Schlenker décidèrent de fuir une nouvelle fois et de chercher refuge dans un département rural. Margot Schlenker quitta la ville avec sa fille de 14 ans et son petit garçon de trois ans, et sa belle-soeur. Son mari resta à Marseille. Les quatre réfugiés arrivèrent à Saint Appollinaire de Rias, petit village de l’Ardèche. Ils logèrent d’abord à la ferme de Lydie Chapus, qui habitait avec ses parents. Ces derniers avaient tout de suite vu, comme Lydie, que leurs nouveaux locataires étaient juifs. Ils mirent néanmoins à leur disposition une pièce et une ancienne écurie qui faisait office de poulailler. Il est certes difficile d’envisager qu’on puisse habiter dans une écurie, mais il en fut ainsi. On y installa une table, un banc, un petit poële pour cuisiner et se chauffer – et les Schlenker vécurent ainsi jusqu’à l’été 1943. Lydie leur assurait le ravitaillement à des prix honnêtes, alors qu’elle aurait pu obtenir beaucoup plus au marché noir. Elle fit de son mieux pour leur rendre la vie plus facile. A cette époque, ce n’étaient pas seulement les Juifs cachés qui couraient un très réel en danger, mais aussi les personnes qui les hébergeaient. En été 1943 plusieurs personnes venues de Marseille louèrent une petite maison à côté de la ferme. Elles s’aperçurent que les Schlenker étaient juifs, les dénoncèrent à la gendarmerie locale et menacèrent de les livrer aux Allemands. Les quatre réfugiés quittèrent aussitôt la ferme et, avec l’aide du secrétaire de mairie, André Péatier (q.v.) qui appartenait à la Résistance, s’enfuirent vers une autre cachette plus sûre. Après la guerre, Margot Schlenker évoqua les admirables habitants de l’Ardèche qui avaient sauvé la vie des siens et s’étaient occupés d’eux avec dévouement. Nombre de ces Ardéchois s’étaient montrés prêts, comme l’avait fait Lydie Chapus, à risquer leur propre vie pour venir en aide aux réfugiés désespérés.

    Le 18 juin 1979, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Lydie Chapus, le titre de Juste parmi les Nations.