Dossier n°1597 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

André Payot

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 21/11/1911
Date de décès : 22/12/1972
Profession : Prêtre
    Localisation Ville : Vallorcine (74660)
    Département : Haute-Loire
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    André Payot

    André Payot

    En Haute-Savoie, nombre de personnes et d’organisations se mobilisèrent pour aider à faire passer clandestinement des Juifs en Suisse. L’abbé André Payot se chargeait d’organiser ce passage à partir de la commune du Buet vers le village suisse de Finhaut. Il faisait appel à des personnes de bonne volonté des deux côtés de la frontière, des chrétiens pratiquants qui répondaient à l’appel de leurs dirigeants religieux en cette période difficile qu’ils appelaient « Le temps des Juifs ». Alexander Rotenberg, un jeune Juif belge, s’était enfui de Belgique à l’entrée des Allemands en mai 1940. Il rallia immédiatement la Résistance. C’est ainsi qu’il fit la rencontre d’un certain Quallier, qui, en hiver 1943/1944, le chargea de trouver un guide digne de confiance dans la région du Buet; il était en effet question de faire passer un groupe important en Suisse. Alexander partit donc pour Le Buet en compagnie de Ruth Heppner, une jeune Juive allemande, réfugiée avec sa famille dans le sud de la France. Les deux jeunes gens voulaient se faire passer pour un couple d’étudiants en vacances. Ils comptaient rentrer à Nice dès leur mission accomplie et, n’ayant pas l’intention de franchir eux-mêmes la frontière, n’avaient pas pris d’équipement pour le faire. Après un voyage difficile, ils arrivèrent à l’unique auberge du village, tenue par Germaine Chamel (q.v.). Mais à l’entrée de l’auberge les gendarmes, contrôlèrent leurs papiers et décidèrent de les garder pour procéder à un examen plus approfondi. Evidemment, les papiers étaient faux : il ne restait donc aux deux jeunes gens qu’à fuir sans délai. Germaine Chamel les conduisit chez Louis Pache (q.v.), un guide de montagne. Sa femme et lui équipèrent Alexander et Ruth de chaussures de montagne et de vêtements chauds, puis Louis conduisit les deux fugitifs à travers la montagne enneigée jusqu’à la frontière suisse, où ils furent pris en charge par la famille Gysin, responsable de la filière locale. Ce n’est qu’après la guerre qu’Alexander Rotenberg apprit que toute l’opération de sauvetage avait été organisée par l’Abbé Payot, qui fut arrêté, ainsi que le guide, quelques semaines plus tard. Les deux hommes firent un mois de prison « pour avoir aidé des passeurs clandestins ».

    Le 25 mars 1979, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné, à l’abbé André Payot, le titre de Juste parmi les Nations.

    Documents annexes

    L’abbé André Payot Résistant et chef de réseau (1939-1945)

     




    Mis à jour il y a 3 mois.