Dossier n°1672 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Idebert Exbrayat

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 09/12/1913
Date de décès : 25/01/2002
Profession : Pasteur de l’Eglise réformée, Professeur

Yvonne Exbrayat

Année de nomination : 1979
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Rodez (12000)
    Département : Aveyron
    Région : Occitanie

    L'histoire

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le pasteur Idebert Exbrayat, âgé d’une trentaine d’années, vivait avec sa femme Yvonne à Rodez dans l’Aveyron, donc dans la zone restée libre jusqu’en novembre 1942. Vers la fin du mois d’août 1942, il fut réveillé en pleine nuit par des coups frappés à sa porte. C’était son voisin le rabbin avec sa femme et leurs cinq enfants, fuyant la police venue les arrêter. Le pasteur ouvrit grand la porte pour faire entrer les fugitifs. Un nouveau chapitre commençait dans la vie de la famille Exbrayat, qui allait désormais se consacrer à sauver des Juifs. Après avoir caché le rabbin et sa famille, il contacta M. Lifchitz, un Juif de Rodez, et lui demanda comment il pourrait se rendre utile. M. Lifchitz lui dit appartenir à un réseau clandestin qui fabriquait de faux papiers – lesquels permettaient à des Juifs qui se cachaient de se procurer des cartes d’alimentation et même, dans certains cas, de quitter la France pour se réfugier à l’étranger. Idebert Exbrayat et sa femme décidèrent d’aider ce réseau de huit personnes qui travaillaient dans des conditions hautement dangereuses – quatre d’entre elles furent tuées par les Allemands et deux autres capturées. En mai 1940, Denise Sternberg, pianiste, quitta Paris, où elle était née et se rendit à Rodez avec sa vieille maman alors âgée de 80 ans. Elles y firent la connaissance du pasteur. Comme en témoigna plus tard la pianiste, il ne ménageait pas ses efforts pour trouver des abris aux Juifs en détresse. Les deux femmes vécurent à Rodez jusqu’à l’occupation du sud de la France par les Allemands en novembre 1942. Apprenant que leurs noms figuraient sur une liste de Juifs à déporter, elles demandèrent l’aide du pasteur. Il réussit à les faire rayer de la liste. Après leur avoir procuré de faux papiers, il les accompagna en 1943 à Villefranche de Rouergue. Là, il les confia à un policier qui faisait de la résistance. Lorsque la situation dans cette ville devint à son tour intenable, Idebert Exbrayat transféra Denise et sa mère dans l’appartement d’un ami à Figeac, dans le Lot. Pendant toute une année, le pasteur leur rendit visite chaque semaine, apportant du ravitaillement. En septembre 1942, Richard Lévy, jeune Juif allemand de dix-sept ans, arriva à Rodez. Il s’adressa lui aussi au pasteur qui le présenta au directeur du lycée de la ville; il y fut embauché pour travailler aux cuisines. Quand il devint dangereux de se cacher à Rodez, Exbrayat  lui trouva une nouvelle « planque » et un emploi dans un lycée de filles à Figeac. En mai 1944, les Allemands effectuèrent une rafle dans la ville, arrêtant 750 personnes et fouillant à fond l’école. La directrice, Mireille Gardère (q.v) prévint Exbrayat, qui arriva aussitôt, emmena l’adolescent et le confia à un ami qui était chef d’équipe dans une mine voisine. Richard Lévy resta caché pendant deux semaines dans une forêt proche de la mine. Lorsque le danger fut écarté, le pasteur le ramena à l’école. Le jeune homme disparut après la guerre : il se révéla plus tard qu’il avait émigré aux Etats-Unis. En 1978, le contact ayant été rétabli, il invita Idebert et Yvonne Exbrayat à lui rendre visite aux Etats-Unis.

    Le 13 septembre 1979, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné au pasteur Idebert Exbrayat et à sa femme Yvonne le titre de Juste parmi les Nations. 




    Mis à jour il y a 8 mois.