Dossier n°1710 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Victor Guicherd

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 22/08/1897
Date de décès : 16/03/1988
Profession : Bûcheron

Joséphine Guicherd Court-Fortune

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 05/06/1899
Date de décès : 02/05/1984
Profession :
    Localisation Ville : Dullin (73610)
    Département : Savoie
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    L'histoire

    Le 11 septembre 1942, le jour de la grande rafle des Juifs de Valenciennes, la police française se présenta au domicile de la famille Lewkowitz. Le mari était sorti avec deux des enfants, Betty, sept ans, et Jacques, cinq ans; la police arrêta sa femme et leur petit garçon, qui avait deux ans et demi. Tous deux furent déportés à Auschwitz. M. Lewkowitz prit la fuite avec Betty et Jacques et arriva chez sa soeur qui habitait Lyon. Là, il contacta un réseau juif de sauvetage qui lui permit de placer les enfants chez la famille Guicherd, à Dullin, non loin de Lepin-le-Lac (Rhône). Victor et Joséphine Guicherd, qui n’avaient pas d’enfants, racontèrent aux voisins que les petits avaient été envoyés à la montagne parce que leurs parents avaient peur des bombardements. Victor était bûcheron et le couple n’était pas bien riche, mais il choya les enfants qui s’habituèrent rapidement et s’attachèrent à leur famille d’adoption. Afin de ne pas attirer l’attention, ils allaient à la messe le dimanche, mais les Guicherd leur disaient ensuite se souvenir qu’ils étaient juifs. Lorsque la Gestapo faisait une descente au village pour y chercher des Juifs, les enfants étaient cachés dans une grande huche à farine. Betty et Jacques vécurent ainsi protégés jusqu’à la fin de l’Occupation.

    Dans son témoignage après la guerre, Betty parle de Victor et de Joséphine Guicherd comme de « véritables saints ». Son frère et elle restèrent en contact avec leurs sauveteurs. En 1981, Victor Guicherd écrivait au Consul général d’Israël à Paris à propos de la médaille des Justes : « Puisque vous semblez tenir à me remettre cette médaille, je pense que je dois accepter mais je refuse absolument toute publicité. Cette remise se fera chez moi! »

    Le 20 novembre 1979, Yad Vashem – Institut International pour la mémoire de la Shoah, a décerné à Victor et Joséphine Guicherd le titre de Juste parmi les Nations.