Dossier n°1726 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Ennat Léger

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 27/07/1895
Date de décès : 07/07/1993
Profession : Directrice d’un atelier de couture pour la mairie de Lyon

Auguste Léger

Année de nomination : 1979
Date de naissance : 27/02/1895
Date de décès : 12/04/1979
Profession : Comptable aux établissements Parel
    Localisation Ville : Saint-Didier-au-Mont-d’Or (69370)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    Cérémonies

      Date de Cérémonie de reconnaissance: 08 Octobre 1980

      L'histoire

      Ennat Léger

      Pendant l’Occupation, Auguste et Ennat Léger habitaient Saint-Didier au Mont d’Or, près de Lyon (Rhône). Le couple se dévoua pour sauver les personnes persécutées et procura notamment de faux papiers et des cartes d’alimentation à de nombreux juifs ainsi que de faux certificats de baptême pour leurs enfants. Auguste Léger fut arrêté par les autorités de Vichy vers la fin de 1940. Il ne parla pas, malgré la brutalité des interrogatoires subis, et fut remis en liberté au début de l’année 1941. Il reprit immédiatement ses activités de sauvetage. Sa femme Ennat, directrice d’un atelier de couture pour la mairie de Lyon, faisait passer des Juifs illégalement en Suisse. En 1942, M. Kornbluch, un ingénieur juif d’origine polonaise qui avait réussi à s’échapper lors de son transfert à Drancy, demanda l’assistance d’Ennat Léger. Il cherchait un asile pour lui, sa femme et leur fille Leonora, âgée de neuf ans. Ennat hébergea la famille chez elle et fournit aux trois Kornbluch de faux papiers au nom de Clément. Les gendarmes firent plusieurs descentes au village. Un jour, quelques mois après l’arrivée des Kornbluch, ils se présentèrent au domicile des Léger pour arrêter les fugitifs. Ennat eut tout juste le temps de faire sortir le couple par la porte de derrière et de pousser l’enfant dans un placard. Elle déclara aux gendarmes que les Juifs étaient partis. Ensuite elle trouva une autre cachette pour les parents et plaça Leonora dans un pensionnat catholique à Lyon. En 1943, M. Kornbluch fut arrêté par la Gestapo. Ennat pénétra par effraction dans son appartement pour en retirer les papiers qui auraient pu l’incriminer. M. Kornbluch réussit à s’évader; les gendarmes vinrent arrêter Annat et la gardèrent en prison cinq jours. Malgré la cruauté des interrogatoires, elle tint bon et ne parla pas. Ennat Léger fournit également de fausses cartes d’identité à la famille Bacharach, à laquelle elle remit les papiers militaires de son mari. Les Léger procurèrent aussi des faux papiers aux Joseph, des antiquaires de Paris, ainsi qu’à M. et Mme Jacubowicz et leur fils aîné Max. Ils hébergèrent le cadet, le petit Bernard, qui avait douze ans. Max fit à plusieurs reprises appel à eux afin d’obtenir de faux papiers pour des Juifs qu’il cherchait à sauver, et les Léger firent à chaque fois de leur mieux. Un jour, ayant le sentiment que Bernard était en danger, ils téléphonèrent à Max et lui demandèrent de reprendre l’enfant. Quelques heures plus tard, les gendarmes se présentèrent au domicile des Léger et arrêtèrent le couple. Ennat Léger fut déportée à Ravensbrück et son mari à Buchenwald. Par miracle, tous les deux survécurent. De retour en France, ils furent décorés pour leur action héroïque.

      Le 29 novembre 1979, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah,  a décerné à Auguste et à Ennat Léger le titre de Juste parmi les Nations.