Dossier n°1732 - Juste(s)

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Les personnes reconnues « Justes parmi les Nations » reçoivent de Yad Vashem un diplôme d'honneur ainsi qu'une médaille sur laquelle est gravée cette phrase du Talmud : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier ». Il s’agit de la plus haute distinction civile de l’état d’Israël. Au 1er janvier 2021, le titre avait été décerné à 27921 personnes à travers le monde, dont 4150 en France. Cependant le livre des Justes ne sera jamais fermé car nombreux sont ceux qui resteront anonymes faute de témoignages.Reconnus ou non, ils incarnent le meilleur de l'humanité. En effet, tous ont considéré n'avoir rien fait d'autre que leur devoir d'homme. Ils serviront de phares et de modèles aux nouvelles générations.

Allée des Justes à Paris
Allée des Justes à Jérusalem

Les Justes

Année de nomination : 1980

Charles Seve

Année de nomination : 1980
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :

Jeanne Seve

Année de nomination : 1980
Date de naissance : //
Date de décès : //
Profession :
    Localisation Ville : Villefranche-sur-Saône (69400)
    Département : Rhône
    Région : Auvergne-Rhône-Alpes

    Personnes sauvées

    L'histoire

    A l’été 1936, Bernadette Sève partit en colonie de vacances en Angleterre. Elle y rencontra Denise Haltkowski, une jeune juive française née à Chartres, âgée de quatorze ans comme elle. Elles devinrent grandes amies. Les vacances terminées, Denise rentra à Chartres (Eure-et-Loir) tandis que Bernadette retournait à Villefranche (Rhône) mais elles restèrent en relations. Après l’invasion allemande en 1940, M. Haltkowski décida de mettre sa famille en sûreté en zone sud, non occupée, et s’installa à Nîmes (Gard). Pendant près de deux ans, les Haltkowski purent mener une vie normale. Puis, en août 1942, les premières vagues de déportation à partir de la zone libre jetèrent la terreur parmi les Juifs. Bernadette Sève, alors en visite chez son amie à Nîmes, se rendit compte de la détresse de la famille et promit de faire de son mieux pour l’aider en cas de besoin. Elle venait pourtant d’une famille catholique de dix enfants n’éprouvant ni sympathie ni estime pour les Juifs. En novembre 1942 les Allemands occupèrent le sud de la France; Denise écrivit à Bernadette pour lui rappeler sa promesse. Jeanne Sève, la mère de Bernadette, lui répondit en l’invitant à venir vivre chez elle, comme « onzième enfant » de la famille. Denise prit le train pour Villefranche et vécut pendant neuf mois chez les Sève, qui l’accueillirent chaleureusement, partagèrent avec elle le peu qu’ils avaient et lui procurèrent une fausse carte d’alimentation. En juillet 1943, ils lui trouvèrent du travail à Lyon : il s’agissait de s’occuper d’un enfant. Mais, mal logée et exploitée, elle tomba malade et dut être hospitalisée quelques mois plus tard. Elle perdit son emploi et fit à nouveau appel aux Sève, qui envoyèrent une de leurs filles la chercher et la ramener à Villefranche. Un médecin vint la soigner. Elle resta en convalescence chez les Sève de janvier 1944 à la mi-février. La famille, qui se trouvait encore plus démunie qu’auparavant, lui donnait le lait qu’elle recevait pour ses enfants en bas âge. Une fois guérie, elle retrouva du travail à Lyon grâce à Charles et Jeanne Sève mais finit par le quitter pour rejoindre la Résistance.

    Le 28 janvier 1980, Yad Vashem a décerné à Charles et Jeanne Sève le titre de Juste parmi les Nations. 

    Charles et Jeanne SEVE

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