Les Justes
Pierre Chaillet
Année de nomination : 1981Date de naissance : 13/05/1900
Date de décés : 27/04/1972
Profession : Père jésuite, directeur du journal Les Cahiers du témoignage chrétien
Département : Rhône
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Cérémonies
L'histoire

Le père Chaillet en uniforme
Pierre Chaillet, père jĂ©suite de Lyon, fit de grands efforts pour persuader les catholiques qu’il fallait porter assistance aux dĂ©tenus des camps du sud de la France. Commentant l’inaction de l’Ă©glise catholique, il dĂ©clara : « On constate douloureusement que l’oeuvre d’assistance dans les nombreux ‘camps d’internement’ et auprès des rĂ©fugiĂ©s est pour ainsi dire totalement accomplie par les grands comitĂ©s protestants et israĂ©lites ». En 1941 il lança un journal clandestin nommĂ© « Les cahiers du tĂ©moignage chrĂ©tien« . Le premier numĂ©ro, avec un grand titre « France, prends garde de ne pas perdre ton âme », fut tirĂ© Ă 5 000 exemplaires. En 1942, quatre nouveaux numĂ©ros sortirent, chacun comptant vingt pages, et le premier numĂ©ro fut re-Ă©ditĂ© Ă trente mille exemplaires. Ces « cahiers » Ă©taient le seul journal clandestin en France Ă rejeter expressĂ©ment l’antisĂ©mitisme et Ă rĂ©pliquer Ă la propagande antisĂ©mite des autoritĂ©s. Cet effort entrepris par le père Chaillet prit de l’ampleur Ă travers toute la France et se poursuivit jusqu’Ă la LibĂ©ration. Avec le pasteur protestant Roland de Pury (q.v.) et d’autres, le jĂ©suite contribua Ă la crĂ©ation de l’organisation AmitiĂ© chrĂ©tienne qui avait pour but de sauver les Juifs. Il fournit Ă©galement aux rĂ©fugiĂ©s juifs de faux papiers et en aida Ă passer clandestinement en Suisse. A la fin du mois d’aoĂ»t 1942, il participa au sauvetage de 108 enfants juifs arrachĂ©s par des membres de l’AmitiĂ© chrĂ©tienne et des organisations juives au camp de transit de VĂ©nissieux près de Lyon. SommĂ© par le ministère de l’intĂ©rieur de Vichy de rĂ©vĂ©ler au cardinal Gerlier le lieu oĂą se cachaient les enfants, il refusa. Il fut alors assignĂ© pour deux mois en rĂ©sidence surveillĂ©e dans un hĂ´pital psychiatrique de Privas, non loin de Lyon. En fĂ©vrier 1943, la Gestapo fit une descente dans les bureaux de l’AmitiĂ© chrĂ©tienne et arrĂŞta tous ceux qui s’y trouvaient, y compris le père Chaillet. PlacĂ© face au mur en attendant son interrogatoire, il profita de ce rĂ©pit pour avaler les documents compromettants qu’il avait sur lui. Quand il eut terminĂ©, il se mit Ă protester Ă haute voix contre l’erreur dont il se dĂ©clarait victime, lui « pauvre curĂ© de village rĂ©fugiĂ© du Nord. » Il fut relâchĂ© après avoir Ă©tĂ© battu sauvagement. Sans se laisser dĂ©courager, il continua Ă faire campagne dans son journal pour le sauvetage des Juifs. Le père Chaillet Ă©tait l’un des dirigeants intellectuels de la communautĂ© catholique française. Alors que le cardinal Suhard, chef de l’Ă©glise de Paris, soutenait qu’agir illĂ©galement pour sauver des Juifs constituait « une violation grave des prĂ©ceptes de l’Ă©thique personnelle et collective », le jĂ©suite soutenait, lui, que « sauver une personne innocente ne constitue par un acte de rĂ©bellion mais plutĂ´t l’obĂ©issance aux lois non Ă©crites du droit et de la justice. »
Le 15 juillet 1981, Yad Vashem – Institut International pour la MĂ©moire de la Shoah, a dĂ©cernĂ© au père Pierre Chaillet le titre de Juste parmi les Nations.

Pierre Chaillet et sa famille ses parents ses frères ses belles sœurs et ses neveux

Plaque sous l’arbre dans le jardin des Justes Ă Yad Vashem
Documents annexes
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Article de presse – Le Provencal du 14/10/1982 |